Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
31 juillet 2011 7 31 /07 /juillet /2011 06:58

La contrainte.

 

La contrainte, en arabe « Al Ikrâh » (الإكراه  ) est un empêchement d’apostasie, car lorsqu’une personne est contrainte à faire quelque chose : elle ne la fait pas de son plein gré ni volontairement.

 

Ibn Hajar Al ‘Asqalânî dit :

الإكراه هو إلزام الغير بما لا يريده. وشروط الإكراه أربعة: الأول أن يكون فاعله قادرا على إيقاع ما يهدد به والمأمور عاجزا عن الدفع لو بالفرار. الثاني أن يغلب على ظنه أنه إذا امتنع أوقع به ذلك. الثالث أن يكون ما هدده به فوريا، فلو قال إن لم تفعل كذا ضربتك غدا لا يعد مكرها ويستثنى ما إذا ذكر زمنا قريبا جدا أو جرت العادة بأنه لا يخلف الرابع أن لا يظهر من المأمور ما يدل على اختياره 

« La contrainte consiste à forcer autrui à commettre ce qu’il ne veut pas faire. Elle n’est considérée que sous 4 conditions : 1) Que le contraignant soit capable d’appliquer sa menace, et que la victime soit incapable de la repousser ne fut-ce que par la fuite. 2) Qu’il soit quasiment certain qu’en cas de refus, la menace s’exécutera. 3) Que la menace soit imminente ;  par contre s’il lui dit « Fait cela sinon demain je te frapperai » ce n’est pas une contrainte ; à moins que le délai soit très court ou qu’habituellement il tiendra sa promesse. 4) Que la victime ne montre aucun signe indiquant qu’il agit par choix. » [Fath Al Bârî 12/311]

 

La preuve que la contrainte est un empêchement d’apostasie est le verset :

« Quiconque mécroit en Allah après avoir eu la Foi, sauf celui qui y est contraint alors que son cœur est rassuré sur la Foi… » Sourate 16 verset 106.

 

Al Qourtoubî dit:

أجمع أهل العلم على أن من أكره على الكفر حتى خشي على نفسه القتل، أنه لا إثم عليه إن كفر وقلبه مطمئن بالايمان، ولا تبين منه زوجته ولا يحكم عليه بحكم الكفر، هذا قول مالك والكوفيين والشافعي، غير محمد بن الحسن فإنه قال: إذا أظهر الشرك كان مرتدا في الظاهر، وفيما بينه وبين الله تعالى على الاسلام، وتبين منه امرأته ولا يصلى عليه إن مات، ولا يرث أباه إن مات مسلما. وهذا قول يرده الكتاب والسنة

  « Les gens de science sont unanimes que celui qui est contraint à commettre de la mécréance au point qu'il craint d'être tué pour ça: il n'encoure aucun péché s'il commet de la mécréance et que son cœur est serein sur la Foi. Il ne doit pas être séparé de sa femme et n'est pas jugé du verdict de mécréance. Ceci est l'avis de Mâlik; des gens de Koûfâ, de Châfi3î; excepté Mouhammad Ibn Al Hassan qui dit : s'il manifeste du polythéisme il devient apostat dans l'apparence, mais il est musulman entre lui et Allah, et on doit le séparer de sa femme et on ne prie pas sur lui s'il meurt et il n'hérite pas de son père si ce dernier meurt musulman. Mais cet avis est rejeté par le Coran et la Sounna. » [Tafsîr Al Qourtoubî 10/182]

 

Quant aux limites de la contrainte, elles n’ont pas été définies clairement ni par le Coran ni par la Sounna, ainsi sa délimitation revient à l’estimation légale des juristes et érudits de l’Islam, qui divergèrent sur cette question. Mais en général ils ne considèrent la présence de contrainte que lorsque les conditions suivantes sont réunies :


1)       Que la menace du contraignant soit une chose qu’il est impossible pour le contraint de supporter, comme la torture et la douleur sévère comme la mutilation des membres, les brûlures avec du feu, ou la mort etc.

 

2)       Que le contraignant soit capable d’exécuter sa menace.

 

3)       Que le contraint soit incapable d’écarter la menace, même par la fuite.

 

4)       Que le contraint pense réellement que la menace va lui être appliquée s’il refuse.

 

5)       Que le contraint ne montre aucun signe de persistance, en disant ou faisant plus que ce qu’on lui a demandé de faire pour éviter la menace.

 

6)       Que le contraint remanifeste son Islam dès que la contrainte est levée

 

Aboû Al Hassan ‘Alî Al Khâzin[1] a dit :

قال العلماء : يجب أن يكون الإكراه الذي يجوز له أن يتلفظ معه بكلمة الكفر أن يعذب بعذاب لا طاقة له به ، مثل التخويف بالقتل والضرب الشديد والإيلامات القوية ، مثل التحريق بالنار ونحوه 

« Les savants ont dit : il faut que la contrainte sous laquelle il est permis de tenir des propos de mécréance soit une torture que la victime est incapable de supporter ; comme la menace de mort ou alors se faire frapper très violement ou le fait de subir d’atroces souffrances comme le fait d’être brûler vif ou quelque chose comme ça. » [Tafsîr Al Khâzin 4/213]

 

Chawkânî[2] dit:

وذهب الحسن البصري ، والأوزاعي ، والشافعي ، وسحنون إلى أن هذه الرخصة المذكورة في هذه الآية إنما جاءت في القول . وأما في الفعل فلا رخصة ، مثل أن يكره على السجود لغير الله ، ويدفعه ظاهر الآية ، فإنها عامة فيمن أكره من غير فرق بين القول والفعل ، ولا دليل لهؤلاء القاصرين للآية على القول ، وخصوص السبب ، لا اعتبار به مع عموم اللفظ كما تقرر في علم الأصول .

  « Hassan Al Baçri ainsi que Al Awzâ3î, Châfi3î et Sihnoûn sont d'avis que cette dispense mentionnée dans ce verset n'est accordée que pour les paroles de mécréance mais pas pour les actes comme si on le contraint à se prosterner pour un autre qu'Allah. Mais cet avis est rejeté par le sens apparent du verset car il est général pour quiconque est contraint sans qu'il n'y soit noté une différence entre la parole et l'acte. Et ceux-là qui délimitent [la dispense aux paroles sans les actes] n'ont aucune preuve légale de leur avis. Or la cause de révélation n'est pas prise en compte lorsque les termes sont généraux; comme cela est défini dans la science des principes du droit. » [Fath Al Qadîr 3/282]

 

Al Qourtoubî a dit:

واختلف العلماء في حد الإكراه فروي عن عمر بن الخطاب رضي الله عنه أنه قال: ليس الرجل آمن على نفسه إذا أخفته أو أوثقته أو ضربته وقال ابن مسعود : ما كلام يدرأ عني سوطين إلا كنت متكلما به وقال الحسن : التقية جائزة للمؤمن إلى يوم القيامة إلا أن الله تبارك وتعالى ليس يجعل في القتل تقية وقال النخعي : القيد إكراه والسجن إكراه وهذا قول مالك إلا أنه قال : والوعيد المخوف إكراه وإن لم يقع إذا تحقق ظلم ذلك المتعدي وإنفاذه لما يتوعد به وليس عند مالك وأصحابه في الضرب والسجن توقيت إنما هو ما كان يؤلم من الضرب وما كان من سجن يدخل منه الضيق على المكره وإكراه السلطان وغيره عند مالك إكراه

  « Les savants ont divergé quant aux limites de la contrainte: 'Omar Ibn Al Khattâb qu'Allah l'agrée a dit "Un homme n'est plus en sécurité pour sa vie lorsqu'il est menacé [de mort ou de torture] ou ligoté ou tabassé. Ibn Mas3oûd disait "Il n'y a pas une parole qui me protège des coups de bâton sans que je ne la prononce." Et Al Hassan [Al Basrî] disait "Se protéger des mécréants est licite jusqu'au jour du jugement  pour tout croyant. Mais Allah n'a pas mis de protection dans le meurtre [d'un musulman]." Et Al Nakha3î disait "Être enchaîné est une contrainte, être emprisonné est une contrainte." Et ceci est l'avis de Mâlik sauf que celui-ci dit: "la menace terrifiante est une contrainte même si elle n'est pas encore exécutée dans la mesure où il est certain que le contraignant applique ses menaces." Et Mâlik et ses disciples n'ont pas défini de durée spécifique à l'emprisonnement ou la bastonnade; mais c'est uniquement les coups douloureux ainsi que la prison qui cause de la peine à la victime de la contrainte. Et la contrainte qu'inflige le Sultan est selon Mâlik une contrainte [prise en compte]. » [Tafsîr Al Qourtoubî 10/190]

 

Et Aboû Bakr Ibn Al ‘Arabî[3] dit :

وَقَدْ اخْتَلَفَ النَّاسُ فِي التَّهْدِيدِ ، هَلْ هُوَ إكْرَاهٌ أَمْ لَا ؟ وَالصَّحِيحُ أَنَّهُ إكْرَاهٌ ؛ فَإِنَّ الْقَادِرَ الظَّالِمَ إذَا قَالَ لِرَجُلٍ : إنْ لَمْ تَفْعَلْ كَذَا وَإِلَّا قَتَلْتُك ، أَوْ ضَرَبْتُك ، أَوْ أَخَذْت مَالَك ، أَوْ سَجَنْتُك ، وَلَمْ يَكُنْ لَهُ مَنْ يَحْمِيهِ إلَّا اللَّهَ ، فَلَهُ أَنْ يُقْدِمَ عَلَى الْفِعْلِ ، وَيُسْقِطَ عَنْهُ الْإِثْمَ فِي الْجُمْلَةِ   إلَّا فِي الْقَتْلِ 

« Et les gens divergèrent sur la question de la menace, est-elle une contrainte ou non ? L’avis correct est que c’est une contrainte, si l’oppresseur est capable d’appliquer sa menace et dit à un homme : « fais ça sinon je te tue, ou je te frappe, ou je prends tes biens, ou je t’emprisonne » et que personne n’est la pour le protéger si ce n’est Allah, alors dans ce cas il a le droit de le faire, et il n’a pas de péchés pour ça en général, sauf en ce qui concerne le meurtre… » [Ahkâm Al Qour’ân 3/160]

 

Les savants divergèrent également : est-il permis de prononcer de la mécréance nette et claire sous la contrainte ? Ou bien est-on obligé de jouer avec les mots et de dire des propos à double sens ?

 

Les Malékites sont en général d’avis que seul les jeux de mot sont permis : Al Qâdhî Aboû Bakr Ibn Al ‘Arabî a dit :

وَأَمَّا الْكُفْرُ بِاَللَّهِ فَذَلِكَ جَائِزٌ لَهُ بِغَيْرِ خِلَافٍ عَلَى شَرْطِ أَنْ يَلْفِظَ بِلِسَانِهِ ، وَقَلْبُهُ مُنْشَرِحٌ بِالْإِيمَانِ ، فَإِنْ سَاعَدَ قَلْبُهُ فِي الْكُفْرِ لِسَانَهُ كَانَ آثِمًا كَافِرًا ؛ لِأَنَّ الْإِكْرَاهَ لَا سُلْطَانَ لَهُ فِي الْبَاطِنِ ، وَإِنَّمَا سُلْطَتُهُ عَلَى الظَّاهِرِ ؛ بَلْ قَدْ قَالَ الْمُحَقِّقُونَ مِنْ عُلَمَائِنَا : إنَّهُ إذَا تَلَفَّظَ بِالْكُفْرِ أَنَّهُ لَا يَجُوزُ لَهُ أَنْ يَجْرِيَ عَلَى لِسَانِهِ إلَّا جَرَيَانَ الْمَعَارِيضِ ، وَمَتَى لَمْ يَكُنْ كَذَلِكَ كَانَ كَافِرًا أَيْضًا. وَهُوَ الصَّحِيحُ ؛ فَإِنَّ الْمَعَارِيضَ أَيْضًا لَا سُلْطَانَ لِلْإِكْرَاهِ عَلَيْهَا ، مِثَالُهُ أَنْ يُقَالَ لَهُ : اُكْفُرْ بِاَللَّهِ ، فَيَقُولُ : أَنَا كَافِرٌ بِاَللَّهِ ، يُرِيدُ بِاللَّاهِي ، وَيَحْذِفُ الْيَاءَ كَمَا تُحْذَفُ مِنْ الْغَازِي وَالْقَاضِي وَالرَّامِي ، فَيُقَالُ : الْغَازِ وَالْقَاضِ ذَرَّةً. وَكَذَلِكَ إذَا قِيلَ لَهُ : اُكْفُرْ بِالنَّبِيِّ ، فَيَقُولُ : هُوَ كَافِرٌ بِالنَّبِيِّ ، وَهُوَ يُرِيدُ بِالنَّبِيِّ الْمَكَانَ الْمُرْتَفِعَ مِنْ الْأَرْضِ... وَلِذَلِكَ يُحْكَى عَنْ بَعْضِ الْعُلَمَاءِ مِنْ زَمَنِ فِتْنَةِ أَحْمَدَ بْنِ حَنْبَلٍ عَلَى خَلْقِ الْقُرْآنِ أَنَّهُ دُعِيَ إلَى أَنْ يَقُولَ بِخَلْقِ الْقُرْآنِ ، فَقَالَ : الْقُرْآنُ وَالتَّوْرَاةُ وَالْإِنْجِيلُ وَالزَّبُورُ يُعَدِّدُهُنَّ بِيَدِهِ هَذِهِ الْأَرْبَعَةُ مَخْلُوقَةٌ ، يَقْصِدُ هُوَ بِقَلْبِهِ أَصَابِعَهُ الَّتِي عَدَّدَ بِهَا ، وَفَهِمَ الَّذِي أَكْرَهَهُ أَنَّهُ يُرِيدُ الْكُتُبَ الْأَرْبَعَةَ الْمُنَزَّلَةَ مِنْ اللَّهِ عَلَى أَنْبِيَائِهِ ، فَخَلَصَ فِي نَفْسِهِ ، وَلَمْ يَضُرَّهُ فَهْمُ الَّذِي أَكْرَهَهُ  

« Quant [au fait de commettre] de la mécréance [sous la contrainte] c’est permis sans aucune divergence à condition qu’il le prononce de sa langue alors que son cœur est reposé sur la Foi. Si son cœur vient soutenir la langue : il est alors coupable mécréant, car la contrainte n’a aucune emprise sur le cœur, son emprise n’est que sur le corps.


D’ailleurs, les inquisiteurs [de notre doctrine] ont dit : lorsqu’il prononce de la mécréance il lui est uniquement permis de jouer avec les mots, sinon c’est un mécréant. Et ceci est l’avis exact, car la contrainte n’a pas d’emprise sur les jeux de mot. Par exemple si on lui dit « mécroit en Allah ! » et qu’il dise : « je mécrois en Al-Lâh » en visant par là Al-Lâhî [le frivole] mais en effaçant le « î » final comme on le fait pour « Al Ghâzî » [l’expéditeur] « Al Qâdhî » [le juge] ou « Ar-Râmî » [l’archer] on dit «Al  Ghâz » «Al Qâdh » et «Ar Râm ». Et aussi lorsqu’on lui dit « Renie le Nabiy [prophète] » il dit « Je renie le nabbî » en insistant sur le « B » ce qui signifie le lieu surélevé de la terre… Et c’est ainsi que l’on raconta que certains savant,  à l’époque d'Ahmad Ibn Hanbal, et du fléau de l'hérésie de la création du Coran,  furent appelés à dire que le Coran est créé, alors l’un d’entre eux dit « Le Coran, la Torah, l’Evangile, et les Psaumes de David –en les énumérant de ses doigts- ces 4 là sont créé » et il voulait parler de ses 4 doigts et non des Livres saints ; alors que ceux qui le contraignaient comprirent de sa part qu’il parlait des 4 Livres descendus de chez Allah vers les prophètes, il fut donc pure en lui-même, et la compréhension de ses contraignants ne lui causa aucun tord. » [Ahkâm Al Qour’ân 3/161 légèrement abrégé] 

 

Mais l’avis exact est que la contrainte permet de commettre de la mécréance nette même sans jouer avec les mots, comme le prouve les termes apparents du verset « Quiconque mécroit en Allah après avoir eu la Foi, sauf celui qui est contraint… » [Sourate 16 verset 106] Allah n’a pas dit « Quiconque joue avec les mots après avoir cru sauf celui qui est contraint »  il ne s’agit donc pas de jouer avec les mots mais bien de mécréance catégorique. De plus la Sounna nous enseigne que jouer avec les mots est licite même sans qu’il n’y ait de contrainte comme le prouve par exemple l’histoire du meurtre de Ka3b Ibn Al Achraf, et nous allons le voir en détail dans quelques instants si Allah le veut.

 

            Quant aux limites de la contrainte, l’avis exact si Allah le veut est ce qu’a mentionné Cheykh Hammâd Ibn ‘Atîq :

قال شيخ الإسلام: تأملت المذاهب، فوجدت الإكراه يختلف باختلاف المكره عليه. فليس الإكراه المعتبر في كلمة الكفر، كالإكراه المعتبر في الهبة ونحوها، فإن أحمد قد نص في غير موضع على أن الإكراه على الكفر لا يكون إلا بالتعذيب من ضرب أو قيد، ولا يكون الكلام إكراها. وقد نص على أن المرأة لو وهبت زوجها صداقها بمسكنه، فلها أن ترجع، بناءا على أنها لا تهب إلا إذا خافت أن يطلقها، أو يسيء عشرتها. فجعل خوف الطلاق أو سوء العشرة، إكراها. ولفظه في موضع آخر: لأنه أكرهها، ومثل هذا لا يكون إكراها على الكفر، فإن الأسير إن خشي من الكفار أن لا يزوجوه وأن يحولوا بينه وبين امرأته، لم يبح له التكلم بكلمة الكفر. اهـ.

والمقصود منه: أن الإكراه على كلمة الكفر لا يكون إلا بالتعذيب: من ضرب أو قيد، وإن الكلام لا يكون إكراها، وكذلك الخوف من أن يحول الكفار بينه وبين زوجته، لايكون إكراها. فإذا علمت ذلك وعرفت ما وقع من كثير من الناس، تبين لك قول النبي صلى الله عليه وسلم: (بدأ الإسلام غريبا وسيعود غريبا كما بدأ) وقد عاد غريبا، وأغرب منه من يعرفه على الحقيقة، وبالله التوفيق.

  « Cheykh Al Islâm [Ibn Taymiya] a dit : « J’ai examiné les différentes tendances de droit, et j’ai remarqué que la contrainte diffère en fonction de la chose à laquelle on est contraint : et que la contrainte prise en compte pour prononcer une parole de mécréance n’est pas la même contrainte que celle prise en compte pour la femme qui renonce à sa dote. Et Ahmad nota dans plus d’un passage que la contrainte sur la mécréance n’est prise en compte que lorsqu’il s’agit de torture comme des coups, ou alors en cas d’emprisonnement, et que la simple parole [menaçante] n’est pas une contrainte. Et il nota aussi que si la femme offre sa dote ou sa maison à son mari, elle a le droit de le reprendre, vu qu’elle ne renonce à cela que par peur du divorce ou de la maltraitance. Il considéra donc que la peur d’être divorcée ou d’être mal traitée est une contrainte. Et dans un autre passage il dit « Parce qu’il l’a contrainte » mais ceci n’est pas une contrainte pour la mécréance. D’ailleurs, si celui qui est captif chez les mécréants craint que les mécréants ne lui permettent pas de se marier, ou qu’ils le séparent de sa femme : il n’aurait pas le droit de prononcer de la mécréance pour ça. »[4]


Et ce qu’il veut dire par là c’est que la contrainte  [permettant] de prononcer de la mécréance n’est que la torture comme la bastonnade ou l’emprisonnement ; et que la simple menace n’est pas une contrainte, ni même la peur que les mécréants le séparent de sa femme : cela ne serait pas une contrainte.

Et une fois que tu sauras ça, et que tu sauras ce que commettent beaucoup de gens, tu comprendras alors les propos du prophète, qu’Allah le bénisse et le salue, « L’Islam a commencé étranger, et il redeviendra étranger comme il a commencé » et certes l’Islam est redevenu étranger, et plus étranger encore est celui qui sait ce qu’est réellement [l’Islam] Et c’est Allah qui accorde la réussite. » [Majmoû3at Tawhîd p.193]

 

Ainsi celui qui commet de la grande mécréance pour protéger ses biens, il n’est pas excusé, Allah a dit « Quiconque mécroit en Allah après avoir cru, sauf celui qui y a été contraint alors que son cœur est rassuré sur la Foi, mais quiconque ouvre son cœur à la mécréance à sur lui la Colère d’Allah et sur lui un grand châtiment. Ceci car ils ont préféré la vie d’ici bas à l’au-delà, et qu’Allah ne guide pas les gens mécréants. » Sourate 16, verset 106, 107.


Mouhammad Ibn ‘Abdelwahhâb commente ce verset en disant :

فصرح أن هذا الكفر والعذاب لم يكن بسبب الاعتقاد أو الجهل أو البغض للدين أو محبة الكفر ، وإنما سببه أن له في ذلك حظا من حظوظ الدنيا فآثره على الدين .

« [Allah] déclara que cette mécréance et cette punition ne sont pas causé par une conviction ni par une ignorance ni par une haine envers la religion ou un amour pour la mécréance, mais ils ne sont causé que parce qu’il a trouvé une jouissance mondaine en le faisant, et qu’il a préféré ça à la religion. » [Majmoû3at Tawhîd p.63]


Soulaymân Ibn ‘Abdallah Âl Cheykh a dit :

 ثم أخبر تعالى: أن سبب هذا الكفر والعذاب، ليس بسبب الاعتقاد للشرك، أو الجهل بالتوحيد، أو البغض للدين، أو محبة الكفر، وإنما سببه أن له في ذلك حظاً من حظوظ الدنيا فآثره على الآخرة، وعلى رضى رب العالمين فقال: {ذَلِكَ بِأَنَّهُمُ اسْتَحَبُّوا الْحَيَاةَ الدُّنْيَا عَلَى الْآخِرَةِ وَأَنَّ اللَّهَ لا يَهْدِي الْقَوْمَ الْكَافِرِينَ}

« Puis Allah nous informa que la cause de cette mécréance et de ce châtiment ne sont pas le faite qu’ils aient été convaincus par l’idolâtrie, ou qu’ils aient ignoré le monothéisme, ou qu’ils aient détesté la religion ou aimé la mécréance… Mais la cause de cela est qu’ils ont eu dans cela une jouissance mondaine et qu’ils l’ont préféré à la religion et à la satisfaction du Seigneur des mondes. Alors Allah dit : « Il en est ainsi, parce qu'ils ont aimé la vie présente plus que l'au-delà. Et Allah, vraiment, ne guide pas les gens mécréants. » » [Dourar As-Saniyya 8/133]

 

Allah a dit : « Dis: "Si vos pères, vos enfants, vos frères, vos épouses, vos clans, les biens que vous gagnez, le négoce dont vous craignez le déclin et les demeures qui vous sont agréables, vous sont plus chers qu'Allah, Son messager et la lutte dans le sentier d'Allah, alors attendez qu'Allah fasse venir Son ordre. Et Allah ne guide pas les gens pervers". » Sourate 9 verset 24


Dans ce verset, Allah a clairement stipulé toutes les choses qui ne sont pas une excuse pour désobéir à Allah et Son messager.

 

Dès que la contrainte est levée : il faut immédiatement cesser de commettre la mécréance et remanifester son Islam, Ibn Qoudâma Al Maqdissî a dit :

فَمَتَى زَالَ عَنْهُ الْإِكْرَاهُ ، أُمِرَ بِإِظْهَارِ إسْلَامِهِ ، فَإِنْ أَظْهَرَهُ فَهُوَ بَاقٍ عَلَى إسْلَامِهِ ، وَإِنْ أَظْهَرَ الْكُفْرَ حُكِمَ أَنَّهُ كَفَرَ مِنْ حِينِ نَطَقَ بِهِ ؛ لِأَنَّنَا تَبَيَّنَّا بِذَلِكَ أَنَّهُ كَانَ مُنْشَرِحَ الصَّدْرِ بِالْكُفْرِ مِنْ حِينِ نَطَقَ بِهِ ، مُخْتَارًا لَهُ . وَإِنْ قَامَتْ عَلَيْهِ بَيِّنَةٌ أَنَّهُ نَطَقَ بِكَلِمَةِ الْكُفْرِ ، وَكَانَ مَحْبُوسًا عِنْدَ الْكُفَّارِ ، وَمُقَيَّدًا عِنْدَهُمْ فِي حَالَةِ خَوْفٍ ، لَمْ يُحْكَمْ بِرِدَّتِهِ ؛ لِأَنَّ ذَلِكَ ظَاهِرٌ فِي الْإِكْرَاهِ . وَإِنْ شَهِدَتْ أَنَّهُ كَانَ آمِنًا حَالَ نُطْقِهِ بِهِ ، حُكِمَ بِرِدَّتِهِ .

« Des que la contrainte cesse : il est tenu de remanifester son Islam. S’il le remanifeste, il n’aura alors pas cessé d’être musulman, mais s’il continue à manifester la mécréance alors on considérera qu’il est devenu mécréant dès l'instant où il a prononcé la mécréance ; car ceci nous prouve que lorsqu’il prononça cette mécréance il le fit de son cœur, et par choix. Et si une preuve est apporté comme quoi il a prononcé une parole de mécréance alors qu’il était captif chez les mécréants ou enchaîner chez eux en situation de peur : son apostasie ne sera pas décrétée car il est apparemment contraint. Mais si on témoigne qu’il était en sécurité lorsqu’il a prononcé la mécréance, il sera jugé apostat. » [Al Moughnî 12/293]

 

Il est mieux de ne pas céder à la contrainte et de demeurer sur l'Islam jusqu'à la mort, à l'unanimité, comme le nota Al Qourtoubî:

أجمع العلماء على أن من أكره على الكفر فاختار القتل أنه أعظم أجرا عند الله ممن اختار الرخصة.

« Les savants sont unanimes que si celui qui est sous la contrainte choisi de mourir il aura une plus grande récompense auprès d'Allah que s'il prend la dispense [qu'Allah lui a accordé.] »[Tafsîr Qourtoubi 10/188]

 

Sur la permission de jouer avec les mots face aux mécréants en cas de besoin


Al Boukhârî rapporte dans son Sahîh:

عَنْ جَابِرِ بْنِ عَبْدِ اللَّهِ رَضِيَ اللَّهُ عَنْهُمَا أَنَّ النَّبِيَّ صَلَّى اللَّهُ عَلَيْهِ وَسَلَّمَ قَالَ: "مَنْ لِكَعْبِ بْنِ الأَشْرَفِ فَإِنَّهُ قَدْ آذَى اللَّهَ وَرَسُولَهُ قَالَ مُحَمَّدُ بْنُ مَسْلَمَةَ أَتُحِبُّ أَنْ أَقْتُلَهُ يَا رَسُولَ اللَّهِ قَالَ نَعَمْ قَالَ فَأَتَاهُ فَقَالَ إِنَّ هَذَا يَعْنِي النَّبِيَّ صَلَّى اللَّهُ عَلَيْهِ وَسَلَّمَ قَدْ عَنَّانَا وَسَأَلَنَا الصَّدَقَةَ

"D'après Jabir Ibn 'Abdilleh qu'Allah l'agrée, le prophète qu'Allah le bénisse et le salue a dit "Qui va se charger de Ka3b Ibn Al Achraf? Il offense Allah et Son messager!" Alors Mouhammad Ibn Maslama dit "Aimerais-tu que je le tue Ô messager d'Allah?" Il répondit "Oui!" Alors [Ibn Maslama] se rendit chez Ka3b Ibn Al Achraf et lui dit "Celui là! –en parlant du prophète qu'Allah le bénisse et le salue- nous a fatigué et nous a réclamé une contribution financière!"…"


Avec ces propos; Ka3b Ibn Achraf cru qu'il avait affaire avec des renégats qui avaient quitté le prophète bien que ceux-ci n'avaient pas clairement exprimé ça. Ainsi ces musulmans purent l'approcher et le tuer. [Cette histoire est bien connue dans le parcours du prophète, voir "Le Nectar Cacheté" d'Al Moubarakfawri édition DARUSSALAM pp. 331, 332.]

 

Ibn Al Qayyim a dit:

فقال رسول الله صلى الله عليه و سلم : [ من لكعب بن الأشرف فإنة قد آذى الله ورسوله ] فانتدب له محمد بن مسلمة وعباد بن بشر وأبو نائلة واسمه سلكان بن سلامة وهو أخو كعب من الرضاع والحارث بن أوس وأبو عبس بن جبر وأذن لهم رسول الله صلى الله عليه و سلم أن يقولوا ما شاؤوا من كلام يخدعونه به ... فلما انتهوا إليه قدموا سلكان بن سلامة إليه فأظهر له موافقته على الانحراف عن رسول الله صلى الله عليه و سلم وشكا إليه ضيق حاله...

"Le messager d'Allah dit alors "Qui v'a s'occuper de Ka3b Ibn Al Achraf?! Il offense Allah et Son messager!" Alors Mouhammad Ibn Maslama se proposa pour s'en charger ainsi que 'Abbâd Ibn Bichr, Aboû Nâ'ilah, dont le vrai nom est Salkân Ibn Salâma qui est le frère de lait de Ka3b [Ibn Al Achraf], Al Hârith Ibn Aws et Aboû 'Abs Ibn Jibr. Et le prophète leur permit de dire tout ce qu'ils voudraient comme paroles afin de le tromper… Lorsqu'ils arrivèrent auprès de lui, ils firent d'abord passer Salkân Ibn Salâma qui fit semblant d'être d'accord de se détourner du messager d'Allah qu'Allah le bénisse et le salue, et de se plaindre de leur situation pénible…" [Zâd Al Mi3âd 3/171 légèrement abrégé]

 

Ibn Hajar a dit:

قَوْل مُحَمَّد بْن مَسْلَمَةَ " قَدْ عَنَانَا ، فَإِنَّهُ سَأَلَنَا الصَّدَقَة " لِأَنَّ هَذَا الْكَلَام يُحْتَمَل أَنْ يُفْهَم أَنَّ اِتِّبَاعهمْ لَهُ إِنَّمَا هُوَ لِلدُّنْيَا فَيَكُون كَذِبًا مَحْضًا ، وَيُحْتَمَل أَنْ يُرِيد أَنَّهُ أَتْعَبْنَا بِمَا يَقَع لَنَا مِنْ مُحَارَبَة الْعَرَب . فَهُوَ مِنْ مَعَارِيض الْكَلَام ، وَلَيْسَ فِيهِ شَيْء مِنْ الْكَذِب الْحَقِيقِيّ الَّذِي هُوَ الْإِخْبَار عَنْ الشَّيْء بِخِلَافِ مَا هُوَ عَلَيْهِ

"Quant aux propos tenu par Mouhammad Ibn Maslama "Il nous a vraiment fatigué! Il nous demande de contribuer financièrement!" ces propos sont ambigus et peuvent être compris dans deux sens: soit qu'ils n'ont suivit le prophète que dans un but mondain, et ceci est un mensonge pur et simple. Soit il a voulu dire que le prophète nous a fatigués à force de faire la guerre avec les arabes. Il s'agit donc d'un jeu de mot dans lequel il n'y a au final aucun réel mensonge; car le mensonge consiste à informer d'une chose contrairement à ce qu'elle est en réalité." [Fath Al Bârî 6/160]


Ceci nous prouve qu'il est licite au musulman de tenir des propos qui font croire aux mécréants qu'il a quitté l'Islam ou accepté la mécréance; à condition que ces propos ne soient pas d'une signification formelle à sens unique.


En effet, si Mouhammad Ibn Maslama avait dit à Ka3b Ibn Achraf "le messager d'Allah est un menteur il n'est pas vraiment prophète" cela n'aurait plus été un simple jeu de mot mais bien une mécréance claire et une apostasie évidente car ici Mouhammad Ibn Maslama ne fut pas en situation de contrainte; s'il avait tenu des propos de mécréances claires il aurait apostasié et n'aurait pas été excusé.


Cela prouve donc aussi que le musulman à le droit d'utiliser des jeux de mot semblables, visant à faire croire aux mécréants qu'il a accepté une mécréance ou qu'il a quitté l'Islam lorsque la nécessité l'y appel, même s'il n'est pas sous la contrainte définie auparavant.

 

Al Qourtoubi mentionne encore comme exemple de jeu de mot:

مثاله - أن يقال له: اكفر بالله فيقول باللاهى، فيزيد الياء. وكذلك إذا قيل له: أكفر بالنبي فيقول هو كافر بالنبي، مشددا وهو المكان المرتقع من الارض

"Par exemple si on lui dit: "Renie Allah!" il dit "Je renie al-lâhî" [le frivole] en ajoutant un "î" à la fin. Ou aussi si on lui dit "renie le nabiy [le prophète]" il dit "Je renie An-Nabbî" en insistant sur le "b" car [nabbî] signifie [en arabe] le lieu surélevé." [Tafsîr Al Qourtoubî 10/188]


Et nous avions déjà mentionné Aboû Bakr Ibn Al ‘Arabî :

وَلِذَلِكَ يُحْكَى عَنْ بَعْضِ الْعُلَمَاءِ مِنْ زَمَنِ فِتْنَةِ أَحْمَدَ بْنِ حَنْبَلٍ عَلَى خَلْقِ الْقُرْآنِ أَنَّهُ دُعِيَ إلَى أَنْ يَقُولَ بِخَلْقِ الْقُرْآنِ ، فَقَالَ : الْقُرْآنُ وَالتَّوْرَاةُ وَالْإِنْجِيلُ وَالزَّبُورُ يُعَدِّدُهُنَّ بِيَدِهِ هَذِهِ الْأَرْبَعَةُ مَخْلُوقَةٌ ، يَقْصِدُ هُوَ بِقَلْبِهِ أَصَابِعَهُ الَّتِي عَدَّدَ بِهَا ، وَفَهِمَ الَّذِي أَكْرَهَهُ أَنَّهُ يُرِيدُ الْكُتُبَ الْأَرْبَعَةَ الْمُنَزَّلَةَ مِنْ اللَّهِ عَلَى أَنْبِيَائِهِ ، فَخَلَصَ فِي نَفْسِهِ ، وَلَمْ يَضُرَّهُ فَهْمُ الَّذِي أَكْرَهَهُ

« Et c’est ainsi que l’on raconta que certains savant,  à l’époque d'Ahmad Ibn Hanbal, et du fléau de l'héréise de la création du Coran,  furent appelés à dire que le Coran est créé, alors l’un d’entre eux dit « Le Coran, la Torah, l’Evangile, et les Psaumes de David –en les énumérant de ses doigts- ces 4 là sont créé » et il voulait parler de ses 4 doigts et non des Livres saints ; alors que ceux qui le contraignaient comprirent de sa part qu’il parlait des 4 Livres descendus de chez Allah vers les prophètes, il fut donc pure en lui-même, et la compréhension de ses contraignants ne lui causa aucun tord. » [Ahkâm Al Qour’ân 3/161]


Ainsi le musulman vivant entouré de mécréants et se trouvant confronté à de nombreuses mécréances placées entre lui et ses besoins vitaux [contrats de loyer, de gaz, d'électricité ou autres qui comportent des clauses polythéistes imposant d'avoir Foi au Tâghoût et de le prendre pour juge en dehors d'Allah lors des litiges etc.] il lui est licite de faire croire aux mécréants qu'il a accepté ou signé le contrat, en écrivant par exemple "Je refuse" en forme de signature, ou bien lorsqu'on lui demande d'écrire "lu et approuvé" d'écrire "lu et a prouver" ou "lu et éprouvé" etc. Ce genre de jeux de mot ne constitue pas une cause d'apostasie nette.

 

Points à retenir :

Ø  La contrainte est la seule chose qui excuse le musulman de commettre de la mécréance claire et évidente à condition d’avoir le cœur serein sur la Foi.


Ø  La délimitation de la contrainte n’a pas été précisément établie par le Coran et la Sounna, ce pourquoi les savants ont divergé à ce sujet ; mais Allah a délimiter ce qui n’est pas une contrainte à savoir : la famille ; les plaisirs mondains.

 

Ø  Celui qui commet de la mécréance claire sans être contraint n’est pas musulman et n’est pas excusé.

 

Ø  Il est plus valeureux de ne pas céder sous la contrainte.

 

Ø  Il est permis, en cas de besoin, de tenir des propos ou de commettre des gestes ambigu pour ruser les mécréants ou obtenir un bien ou éviter un mal ; à condition de ne pas commettre une mécréance claire.



[1] Né à Baghdad. [678-741 de l’hégire, 1280-1341 ap. J.C.]

[2]           Il est Mouhammad Ibn ‘Alî Ibn Mouhammad Ach-Chawkânî, Yéménite. Juriste parmi les grands savants du Yémen, 1173-1250 de l’hégire (1759- 1834 Ap. J-C)

[3]              Il est Mouhammad Ibn ‘Abdallah Ibn Mouhammad Al Mou3âfirî, Aboû Bakr Ibn Al 3Arabî. Imâm du droit Malékite, juriste, docteur du Hadîth, interprète du Coran, fondamentaliste. Il naquit en Andalousie, et vécu de 468 à 543 de l’hégire (1076-1148 ap. J.C.)

[4] Les propos du Cheykh se trouvent dans « Al Ikhtiyârât Al Fiqhiya » 1/568

Partager cet article
Repost0
31 juillet 2011 7 31 /07 /juillet /2011 06:51

L’erreur.


L’erreur, en arabe « Al Khattâ’ » (الخطأ  ) peut avoir deux sens :

 

1) C’est le fait de vouloir suivre la vérité mais de suivre le faux par erreur. Cette forme d’erreur n’est autre que la mauvaise interprétation que nous venons de détailler au chapitre précédant, et nous y avons vu que celui qui contredit l’Unicité d’Allah ou la prophétie de Mouhammad par mauvaise interprétation n’est pas excusé et que cela n’empêche pas son expulsion de l’Islam. Si un homme disait : j’ai observé l’univers et j’ai lu les 3 livres saints, et j’en déduis qu’il y a 3 vraies religions et 3 vrais dieux ; aucun musulman ne peut douter qu’une telle personne n’est pas musulmane et que son erreur ne l’empêche pas de sortir de l’Islam. De même celui qui par erreur pense qu’on peut invoquer un autre qu’Allah ou légiférer d’autres lois que les Siennes…


2) C’est le fait de vouloir faire quelque chose de bien précis mais de faire autre chose par erreur. C’est cette forme d’erreur qui empêche le musulman de sortir de l’Islam.

 

Cette deuxième forme d’erreur, c’est elle qui consiste en un empêchement du Takfîr, lorsque le musulman se trompe de sa langue ou de son geste sans faire exprès.

 

Et pour distinguer entre l’erreur et l’acte délibéré il faut qu’il y ait des indices dans le contexte de l’acte qui nous montre que la personne n’a pas voulu dire ou faire ce qu’elle a dit ou fait.

 

Et cette forme d’erreur empêche le musulman de sortir de l’Islam que cela soit une parole ou un acte invalidant le fondement de l’Islam ou une branche de l’Islam.

 

Exemples :

 

a) Jeter des feuilles à la poubelle, sans remarquer que dans le tas de feuilles se trouve des pages du Coran.

 

b) Le lapsus, qui consiste à prononcer un mot alors qu’on voulait en prononcer un autre, comme dans le Hadîth où l’homme qui venait de retrouver sa monture dans le désert, s’écria par joie intense « Ô Allah ! Je suis ton maître et tu es mon serviteur ! » alors qu’il voulait dire le contraire, mais sa langue a glissé.  

 

c) Se tromper en récitant le Coran, comme lorsqu’on récite par erreur « Innamâ yakhcha LLâhu min 3ibâdihi » (certes Allah a peur de ses serviteurs) au lieu de « Innamâ yakhcha LLâha min 3ibâdihi » (certes ceux qui ont peur d’Allah parmi Ses serviteurs…) on voit qu’en simple fonction de la terminaison du mot « Allah », le sens de la phrase change totalement, lorsqu’on met la terminaison « Allaha » c’est un sens correct, et lorsqu’on met la terminaisons « Allahu » cela signifie que c’est Allah qui a peur, et ceci est une mécréance qui invalide l’Islam si elle est prononcée exprès  et en connaissance de cause. Pourtant beaucoup de gens commettent cette faute sans même se rendre compte de sa conséquence, soit car ils ne connaissent pas les règles de grammaire de l’arabe soit tout simplement car ils n’ont pas fait attention.

 

·          Les preuves de cet empêchement d’apostasie sont :

Le verset : « Ô notre Seigneur ! Ne nous punis pas s’il nous arrive d’oublier ou de nous tromper » Sourate 2 verset 286.

 

Et le verset : « Nul blâme sur vous pour ce que vous faites par erreur, mais (vous serez blâmés pour) ce que vos cœurs font délibérément. Allah, cependant, est Pardonneur et Miséricordieux. » Sourate 33 verset 5

 

Ainsi que le Hadîth rapporté par Mouslim : Le messager d’Allah, que la Paix d’Allah soit sur lui, a dit : « Allah est plus heureux lorsqu’un de Ses serviteur se repentit, que n’est heureux celui qui retrouve sa monture dans le désert, alors qu’elle s’était enfuie et qu’il attendait la mort ; il dit alors « Ô Allah ! Je suis ton maître et Tu es mon serviteur ! » Il s’est trompé à cause de sa grande joie ! » C'est-à-dire : il voulait dire le contraire, mais sa langue s’est emmêlée.

 

Ibn Taymiya dit à ce sujet :

وقد يسبق اللسان بغير ما يقصد القلب كما يقول الداعي من الفرح اللهم أنت عبدي 

« Il arrive que la langue parle trop vite et aille à l’opposé de l’intention [du locuteur] ; comme lorsque celui qui invoque Allah par joie intense dit « Ô Allah, Tu es mon serviteur  » [Radd ‘Alâ Al Bakrî page 244]

 

Ibn Al Qayyim dit :

وقد قال حمزة للنبي صلى الله عليه وسلم هل أنتم إلا عبيد لأبي وكان نشوانا من الخمر فلم يكفره بذلك وكذلك الصحابي الذي قرأ قل يا أيها الكافرون أعبد ما تعبدون ونحن نعبد ما تعبدون وكان ذلك قبل تحريم الخمر ولم يعد بذلك كافرا لعدم القصد وجريان اللفظ على اللسان من غير إرادة لمعناه. فإياك أن تهمل قصد المتكلم ونيته وعرفه فتجنى عليه وعلى الشريعة وتنسب إليها ما هي بريئة منه 

  « Et Hamza avait dit au prophète, qu’Allah le bénisse et le salue, « Vous n’êtes que des adorateurs de mon père… » Mais il était en état d’ivresse, alors il n’est pas devenu mécréant pour cela, tout comme le compagnon qui récita : « Dis Ô vous les mécréants, j’adore ce que vous adorez et nous adorons ce que vous adorez… » Et ceci fut avant l’interdiction de l’alcool, et il ne fut pas considéré mécréant pour cela car il n’avait pas d’intention de dire ce qu’il a prononcé de sa langue, et le dit sans vouloir sa signification. Alors prend garde à ne pas négliger l’objectif du locuteur, son intention et l’usage qu’il a de son langage, sans quoi tu sera injuste tant envers lui qu’envers la Charia, et tu l’accusera de ce qu’il est innocent ! » [I‘lâm Al Moûqi‘în 3/53]

 

Le fait de croire qu’un mot ou un geste signifie quelque chose alors qu’en fait il signifie autre chose 

Le faite de juger les hommes responsables de leurs actes en fonctions de leurs propos dépends de l’usage et des conventions de langages qu’il existe entre eux, ainsi toute personne qui prononcera une parole ne sera jugé qu’en fonction de la compréhension qu’il à quant à la signification des mots qu’il a utilisé ; si les mots qu’il a prononcé signifient qu’un autre qu’Allah est égal à Allah et qu’il comprend le sens de ces mots : il sera jugé mécréant. Mais s’il ne connaissait pas le sens de ces mots et qu’il les a prononcé par erreur il ne sera pas licite de le juger mécréant ou de le bannir de l’Islam tant qu’on ne lui aura pas expliqué le sens de ses mots :

 

Ibn Taymiya dit :

وليس لأحد أن يكفر أحداً من المسلمين – وإن أخطأ وغلط- حتى تقام عليه الحجة ، وتبين له المحجة ، ومن ثبت إسلامه بيقين لم يزل ذلك عنه بالشك ، بل لا يزول إلا بعد إقامة الحجة وإزالة الشبهة 

« Il n’appartient à personne de bannir de l’Islam un musulman –même s’il se trompe ou commet une erreur- tant que la preuve ne lui est pas établie et qu’il ait compris l’objectif. Et lorsque l’Islam d’une personne est confirmé avec certitude cela ne peut être invalidé sur base d’un doute. L’Islam de cette personne ne cessera au contraire qu’après que la preuve lui ait été apporté et qu’il n’ait plus de confusion. » [Majmoû3 Al Fatâwâ 12/250]


Et il dit :

المسلم إذا عنى معنى صحيحا في حق الله تعالى أو الرسول ولم يكن خبيرا بدلالة الألفاظ فأطلق لفظا يظنه دالا على ذلك المعنى و كان دالا على غيره أنه لا يكفر و من كفر مثل هذا كان أحق بالكفر فإنه مخالف للكتاب و السنة و إجماع المسلمين 

            « Lorsque le musulman veut désigner Allah ou Son messager par une signification  correcte mais qu’il n’était pas informé du vrai sens des termes qu’il utilise, et qu’il décrit [Allah et Son messager] par des termes qu’il pense vouloir signifier ce sens correct mais qu’en réalité ces termes veulent dire autre chose ; il ne devient pas mécréant. Et celui qui juge mécréant une telle personne mérite plus que lui d’être mécréante car il contredit le Coran ; la Sounna et l’unanimité des musulmans. » [Ar-Radd ‘Alâ Al Bakrî pages 341]

 

Ibn Al Qayyim a dit :

الألفاظ موضوعة للدلالة على ما في النفس إن الله تعالى وضع الألفاظ بين عباده تعريفا ودلالة على ما في نفوسهم فإذا أراد أحدهم من الآخر شيئا عرفه بمراده وما في نفسه بلفظه ورتب على تلك الإرادات والمقاصد أحكامها بواسطة الالفاظ ولم يرتب تلك الأحكام على مجرد ما في النفوس من غير دلالة فعل أو قول ولا على مجرد ألفاظ مع العلم بأن المتكلم بها لم يرد معانيها ولم يحط بها علما بل تجاوز للأمة عما حدثت به انفسها ما لم تعمل به أو تكلم به وتجاوز لها عما تكلمت به مخطئة أو ناسية أو مكرهة أو غير عالمة به إذا لم تكن مريدة لمعنى ما تكلمت به أو قاصدة اليه فإذا اجتمع القصد والدلالة القولية أو الفعلية ترتب الحكم هذه قاعدة الشريعة وهي من مقتضيات عدل الله وحكمته ورحمته 

« Les mots ont été mis en place afin d’exprimer ce qu’il y a dans l’âme. Allah a certes mis en place des mots entre les gens afin qu'ils puissent expliquer et indiquer ce qu’il y a dans leurs âmes. Lorsque l’un d’entre eux veut quelque chose de la part d’un autre : il pourra lui faire connaître sa volonté à travers ces mots. Et Allah a fait découler de ces intentions et de ces volontés toute une série de règles par le biais des mots, et Il n’a pas fait découler ces règles en fonction de ce qui se trouve dans les âmes uniquement sans que cela ne s’exprime par un acte ou une parole, ni en fonction de simples mots lorsqu’on sait que celui qui les a prononcé ne voulait pas leur signification réelle ou ne la connaissait pas ; au contraire Il a pardonné à cette communauté ce qui ce passe en leurs âmes sans le mettre en pratique ni sans le prononcer, et Il a pardonné ce qu’ils prononcent par erreur ou par oubli, ou par contrainte ou sans le savoir, lorsque l’âme ne visait pas le sens de ce qu’elle a prononcé ou ce qui n’est pas intentionnel. C’est lorsque sont réunis l’intention et la signification de la parole ou de l’acte que le statut en découle. Et ceci est un principe légal, qui est l’effet de la Justice d’Allah, et Sa Sagesse et de Sa Miséricorde. » [I‘lâm Al Moûqi‘în 3/105]

 

Et il dit aussi :

لو نطق بكلمة الكفر من لا يعلم معناها لم يكفر 

« Celui qui prononce une parole de mécréance sans savoir ce qu’elle veut dire, il ne devient pas mécréant. » [I‘lâm Al Moûqi‘în 3/63]

 

Et il dit :

الالفاظ بالنسبة الى مقاصد المتكلمين ونياتهم وإراداتهم لمعانيها ثلاثة أقسام القسم الاول من أقسام الالفاظ  أحدها ان تظهر مطابقة القصد للفظ وللظهور مراتب تنتهي الى اليقين والقطع بمراد المتكلم بحسب الكلام في نفسه وما يقترن به من القرائن الحالية واللفظية وحال المتكلم به وغير ذلك كما إذا سمع العاقل والعارف باللغة قوله ص - إنكم سترون ربكم عيانا كما ترون القمر ليلة البدر ليس دونه سحاب وكما ترون الشمس في الظهيرة صحوا ليس دونها سحاب لا تضارون في رؤيته إلا كما تضارون في رؤيتها فإنه لا يستريب ولا يشك في مراد المتكلم وأنه رؤية البصر حقيقة وليس في الممكن عبارة أوضح ولا أنص من هذه ولو اقترح على أبلغ الناس ان يعبر عن هذا المعنى بعبارة لا تحتمل غيره لم يقدر على عبارة أوضح ولا أنص من هذه وعامة كلام الله ورسوله من هذا القبيل فإنه مستول على الامد الاقصى من البيان 

فصل القسم الثاني من اقسام الالفاظ القسم الثاني ما يظهر بأن المتكلم لم يرد معناه وقد ينتهي هذا الظهور إلى حد اليقين بحيث لا يشك السامع فيه وهذا القسم نوعان أحدهما أن لا يكون مريدا لمقتضاه ولا لغيره والثاني أن يكون مريدا لمعنى يخالفه فالأول كالمكره والنائم والمجنون ومن اشتد به الغضب والسكران والثاني كالمعرض والمورى والملغز والمتأول 

فصل القسم الثالث من أقسام الالفاظ القسم الثالث ما هو ظاهر في معناه ويحتمل إرادة المتكلم له ويحتمل إرادته غيره ولا دلالة على واحد من الامرين واللفظ دال على المعنى الموضوع له وقد أتى به اختيارا 

متى يحمل الكلام على ظاهره فهدة اقسام الالفاظ بالنسبة إلى إرادة معانيها ومقاصد المتكلم بها وعند هذا يقال إذا ظهر قصد المتكلم لمعنى الكلام أو لم يظهر قصد يخالف كلامه وجب حمل كلامه على ظاهره والادلة التي ذكرها الشافعي رضي الله عنه وأضعافها كلها إنما تدل على ذلك وهذا حق لا ينازع فيه عالم والنزاع إنما هو في غيره 

 « Les mots, quant à ce que vise par eux les locuteurs et à leur intention et à ce qu’ils veulent dire par eux, se divisent en 3 catégories de mots :

La première est qu’il apparaisse la concordance entre l’objectif du locuteur et le mot qu’il a utilisé. Or l’apparence peut avoir plusieurs degré dont le dernier atteint la certitude catégorique de ce que veut dire le locuteur, en fonction de la parole en elle-même et du contexte de la situation ainsi que l’état du locuteur et d’autres indices encore. Par exemple lorsqu’une personne doté de sa raison ayant connaissance de la langue [du prophète] et qui l’entend dire « Vous allez certes voir votre Seigneur de vos propres yeux comme vous voyez la lune la nuit lorsqu’il n’y a pas de nuage et comme vous voyez le soleil en plein jour lorsqu’il n’y a pas de nuage et vous n’aurez aucun mal à Le voir tout comme vous n’avez aucun mal à les voir ! » eh bien il n’y a pas l’ombre d’une hésitation ni d’un doute quant à ce qu’a voulu dire le locuteur, et qu’il s’agit bien d’une vision oculaire réelle et qu’il n’est absolument pas possible de trouver une expression plus claire et plus évidente que celle-ci ; même si on proposait à la plus éloquente personne d’exprimer plus clairement le sens de cette phrase d’une expression ne pouvant signifier autre chose : il n’en serait pas capable. Et en général la parole d’Allah et de Son messager sont de ce genre…

La deuxième : lorsqu’il apparaît que le locuteur ne voulait pas dire ce que signifie le mot qu’il a utilisé ; et cette apparence peut atteindre le degré de la certitude de telle manière que l’auditeur n’a pas le moindre doute [que le locuteur ne voulait pas dire le sens du mot utilisé.]

Et cette catégorie est de deux formes :

1)       Qu’il ne vise ni l’implication de ce mot ni autre chose.

2)       Qu’il voulait par ce mot dire exactement le contraire de ce qu’il signifie.

Le premier est comme celui qui parle sous la contrainte, ou celui qui dort, ou le fou, ou celui qui parle sous l’emprise d’une grande colère, ou sous l’ivresse.

Le deuxième lui est plutôt comme celui qui joue avec les mots, qui ruse ou qui commet une erreur d’interprétation [des mots qu’il utilise].

La troisième : Lorsque le sens du mot est apparent mais qu’il existe une probabilité que le locuteur visait le sens apparent ou alors qu’il visait autre chose, et qu’il n’existe rien qui indique l’une des deux options. Or, le mot indique la signification pour laquelle on l’a mis en place, et ce locuteur l’a prononcer librement et par choix.

Quant est-ce qu’on donne à la parole son sens apparent ? Ceci sont les trois catégories de mots par rapport à ce que vise le locuteur comme signification ; ainsi nous disons que : lorsqu’il apparaît que le locuteur visait bien le sens de sa parole et ne visait pas le contraire il sera obligatoire de comprendre sa parole en l’apparence, et les preuves mentionnées par Châfi3î, qu’Allah l’agrée, prouvent toutes cela, et ceci est une vérité sur laquelle aucun savant ne diverge, leur divergence porte sur autre chose. » [I‘lâm Al Moûqi‘în 3/107] 

 

Et il dit :

وهذا الذي قلناه من اعتبار النيات والمقاصد في الالفاظ وانها لا تلزم بها أحكامها حتى يكون المتكلم بها قاصدا لها مريدا لموجباتها كما أنه لا بد أن يكون قاصدا للتكلم باللفظ مريدا له فلا بد من إرادتين إرادة التكلم باللفظ اختيارا وإرادة موجبه ومقتضاه بل إرادة المعنى آكد من إرادة اللفظ فإنه المقصود واللفظ وسيلة هو قول أئمة الفتوى من علماء الإسلام 

« Et ce que nous avons dit concernant la prise en compte de l’intention et du but recherché à travers les mots ; et que [les mots] n’entrainent aucun jugement tant que le locuteur ne les a pas volontairement prononcé en visant par eux leur signification, tout comme il faut également qu’il ait voulu les prononcer. Il y a donc deux volonté qui doivent être présente : premièrement la volonté de prononcer le mot par choix, et deuxièmement la volonté de la signification de ce mot. D’ailleurs le fait de vouloir la signification du mot est plus important que le fait de vouloir le mot en soit vu que [c’est la signification du mot] qui est le but recherché par [le locuteur] alors que le mot en soit n’est qu’un moyen de l’exprimer. Et ceci est l’avis des Imâms de la Fatwa et des savants de l’Islam. » [I‘lâm Al Moûqi‘în 3/62]


Et cette nuance est extrêmement importante, car aujourd’hui la plupart des musulmans pensent que lorsqu’un homme commet un acte ou tient des propos sans savoir ce que cet acte ou cette parole représente et signifie réellement : il n’est pas excusé et devient mécréant, et ils pensent que celui qui excuse ce genre de personne est un égaré car il adhère à la thèse de l’excuse d’ignorance ! Alors que cette question n’a rien a voir avec la thèse de l’excuse d’ignorance, cela concerne l’ignorance de la réalité et de la situation.

 

Parmi les questions en rapport avec ce problème : celui qui signe un contrat contenant des clauses impies : si le signataire ignore que cette signature représente son acceptation de toutes les clauses, mais qu’il pense que cette signature signifie qu’il déclare avoir lu le contrat et avoir pris connaissance de ses clauses : cette personne ne devient pas mécréante pour cette signature et il sera même interdit de l’accuser d’avoir accepter la mécréance contenu dans ce contrat, vu qu’à la base il ne pense même pas que son geste signifiait l’acceptation.

 

De même, si ce signataire pense que la signature est un geste à double sens, et que ce n’est pas une acceptation claire des clauses du contrat, et qu’en vertu de cette confusion il s’est permis de signer en visant par là le geste n’indiquant pas l’acceptation : une telle personne n’est pas mécréante non plus, car il pense avoir utilisé un geste à double sens.

 

Celui qui devient mécréant, c’est celui qui signe en étant conscient que ce geste ne signifie rien d’autre que l’acceptation, car il aura alors obéit aux mécréants dans la mécréance et ceci invalide l’Islam ; même s’il l’a fait pour préserver ses biens tout en détestant cela dans son cœur ça ne change rien.

 

Et cette règle est valable pour absolument toute parole et toute acte que commet un musulman par erreur de compréhension de la signification de la parole ou du geste qu’il commet. Et celui qui prétend qu’il y a une exception ; il devra apporter une preuve.

 

Un autre thème est celui du vote blanc : certains frères ont jugé mécréant certains savants qui sont d’avis que le vote blanc n’exprime pas l’acceptation de la démocratie ni ne consiste à donner un égal à Allah ; et la raison pour laquelle ces frères ont jugé ces savants mécréants est qu’ils prétendent qu’en donnant cette fatwa ces savants ont légalisé le Chirk !

 

Cela prouve que ces frères sont des ignares qui ne comprennent rien à la question de l’erreur. Ceci car, en imaginant que ces savants ont tord lorsqu’ils estiment que le vote blanc n’exprime pas l’acceptation de la démocratie ; ceci revient exactement au même cas que celui qui prononce un mot en pensant qu’il signifie autre chose, comme l’ont noté Ibn Taymiya, Ibn Al Qayyim et le reste des savants.

 

De même certaines formes de sorcellerie échappent aux gens, comme le Sarf et le 3Atf , il arrive que des gens ignorent que le sorcier recours à la magie et aux démons pour préparer ses élixirs ; ce pourquoi Mouhammad Ibn ‘Abdelwahhâb dit :

فإن الذي لم تقم عليه الحجة، هو الذي حديث عهد بالإسلام، والذي نشأ ببادية بعيدة، أو يكون ذلك في مسألة خفية، مثل الصرف والعطف، فلا يكفر حتى يعرف. 

 « Certes celui à qui la preuve n’est pas parvenue est celui qui vient de se convertir à l’Islam ou qui vit dans un désert lointain, ou alors lorsqu’il s’agit d’une question subtile comme le Sarf et le 3Atf : une telle personne ne sort pas de l’Islam tant que l’explication ne lui est pas parvenue » [Dourar Saniyya 10/93]

 

De même certains savants ont divergé sur le statut de celui qui porte un crucifix à son coup : est-ce que cela prouve forcément sa reconnaissance du culte de la croix et de la religion des chrétiens ? Et est-ce que cela prouve forcément son adhésion au christianisme ?

 

Mouhammad Ibn Mouflih[1] dit :

وَفِي الِانْتِصَارِ : مَنْ تَزَيَّا بِزِيِّ كُفْرٍ مِنْ لُبْسِ غِيَارٍ وَشَدِّ زُنَّارٍ وَتَعْلِيقِ صَلِيبٍ بِصَدْرِهِ حَرُمَ وَلَمْ يُكَفَّر...

وَفِي الْفُصُولِ : إنْ شَهِدَ عَلَيْهِ بِأَنَّهُ كَانَ يُعَظِّمُ الصَّلِيبَ مِثْلَ أَنْ يُقَبِّلَهُ ، وَيَتَقَرَّبَ بِقُرْبَانَاتِ أَهْلِ الْكُفْرِ وَيُكْثِرَ مِنْ بِيَعِهِمْ وَبُيُوتِ عِبَادَاتِهِمْ ، احْتَمَلَ أَنَّهُ رِدَّةٌ ، لِأَنَّ هَذِهِ أَفْعَالٌ تُفْعَلُ اعْتِقَادًا ، وَيَحْتَمِلُ أَنْ لَا يَكُونَ اعْتِقَادًا ، لِأَنَّهُ قَدْ يَفْعَلُ ذَلِكَ تَوَدُّدًا أَوْ تُقْيَةً لِغَرَضِ الْحَيَاةِ الدُّنْيَا ، وَالْأَوَّلُ أَرْجَحُ ، لِأَنَّ الْمُسْتَهْزِئَ بِالْكُفْرِ يَكْفُرُ ، وَإِنْ كَانَ عَلَى ظَاهِرٍ يَمْنَعُ الْقَصْدَ ، فَأَوْلَى أَنْ يَكُونَ الْفَاعِلُ لِأَفْعَالٍ مِنْ خَصَائِصِ الْكُفْرِ أَنْ يَكْفُرَ ، مَعَ عَدَمِ ظَاهِرٍ يَدُلُّ عَلَى عَدَمِ الْقَصْدِ ، بَلْ الظَّاهِرُ أَنَّهُ قَصْدٌ 

« Et dans « Al Intiçâr » : celui qui se vêtit avec un vêtement de mécréant comme en portant un Zinâr ou en accrochant un crucifix sur sa poitrine : que ceci est illicite mais que son auteur n’est pas bannis de l’Islam… » jusqu’à ce qu’il dise : « Et dans « Al Fouçoûl » : s’il atteste qu’il a vénéré le crucifix en l’embrassant par exemple, et qu’il lui a offert un culte tel les mécréants et qu’ils se rend fréquemment dans leurs lieux de cultes : il est probablement un apostat car ce genre d’actes se font avec conviction. Et il est aussi possible qu’il le fasse sans conviction en faisant ça par gentillesse ou par ruse pour obtenir quelque chose de ce bas monde, mais c’est la première thèse qui est la plus juste car celui qui se moque avec de la mécréance devient mécréant, même si en l’apparence il n’y a pas d’intention ; le plus apparent est que celui qui commet des gestes propres à la mécréance devient mécréant tant qu’il n’y a rien en l’apparence qui indique que ce n’est pas intentionnel ; au contraire l’apparent montre que c’est intentionnel… » [Al Fouroû’ 6/168, 169]

On voit donc ici que certains savants divergent sur la question de savoir si oui ou non porter une croix prouve clairement qu’on s’affilie aux christianisme, et que certains savants ne jugent pas mécréant celui qui attache un crucifix à son coup. Mais cette divergence repose sur l’interprétation de l’acte et non sur la question de savoir s’il est licite d'honorer les idoles ou non.

 

Ainsi l’auteur d’une parole ou d’un geste qu’il pensait vouloir signifier autre chose que ce qu’il signifie réellement est excusé et ne devient pas mécréant. Celui qui devient mécréant est celui qui dit ou commet ce qu’il comprend ; même s’il ignore que cela cause son apostasie.

 

Celui qui commet l'acte délibérément sans avoir l'intention de sortir de l'Islam


S’il fait exprès de faire cet acte d’apostasie en connaissant sa signification, mais ne sait pas que cela cause son apostasie ; il n’est absolument pas excusé et devient réellement apostat même s’il ignorait cela.


Par exemple : celui qui sacrifie un animal en prononçant le nom d’un autre qu’Allah, et qu’il sait que ce geste sert à obtenir la bénédiction et l’aide du nom qu’il a prononcé : c’est un idolâtre mécréant qui sort de l’Islam, même s’il ne voulait pas sortir de l’Islam en commettant cet acte.


Ou alors celui qui se moque d’Allah ou du prophète, en les décrivant de manière rabaissant tout en sachant ce que signifie les mots utilisé : il devient mécréant même s’il ignore que cela le fait sortir de l’Islam.


Allah a dit : « Et si tu leur demandais, ils diraient sûrement « Nous ne faisions que bavarder et jouer ! » Dis « Est-ce d’Allah, de Ses versets et de Son messager que vous vous moquiez ? Ne vous excusez pas, vous êtes certes devenu mécréants après avoir eu la Foi. » Sourate 9 verset 65, 66.

 

Ibn Taymiya dit au sujet de ce verset :

فدل على أنهم لم يكونوا عند أنفسهم قد أتوا كفراً، بل ظنوا أن ذلك ليس بكفر، فبين أن الاستهزاء باللّه وآياته ورسوله كفر يكفر به صاحبه بعد إيمانه، فدل على أنه كان عندهم إيمان ضعيف، ففعلوا هذا المحرم الذي عرفوا أنه محرم، ولكن لم يظنوه كفراً، وكان كفراً كفروا به، فإنهم لم يعتقدوا جوازه

  « Cela prouve qu’ils ne pensaient pas avoir commis une mécréance, mais au contraire ils pensaient que ce n’était pas une mécréance. Cela nous montre que la moquerie envers Allah, Ses versets et Son messager est une mécréance qui fait de son auteur un mécréant après la Foi. Cela prouve qu’ils avaient une Foi faible, qui les a fait commettre ce péché, et ils savaient que c’était un péché, mais ne pensait pas que c’était une mécréance. Malgré cela, ils devinrent mécréants pour avoir fait ça, et ils n’ont jamais cru qu’il leur était permis de le faire. » [Majmoû‘ Al Fatâwâ 7/274]


Et il dit:

ولهذا قال سبحانه وتعالى: {لا تَعْتَذِرُوا قَدْ كَفَرْتُمْ بَعْدَ إِيمَانِكُمْ} ولم يقل قد كذبتم في قولكم إنما كنا نخوض ونلعب فلم يكذبهم في هذا العذر كما كذبهم في سائر ما أظهروه من العذر الذي يوجب براءتهم من الكفر كما لو كانوا صادقين بل بين أنهم كفروا بعد إيمانهم بهذا الخوض واللعب.

  « C’est pour ça qu’Allah a dit « Ne vous excusez pas, vous avez certes mécru après avoir eu la Foi » et Il n’a pas dit « vous mentez lorsque vous prétendez que vous ne faisiez que jouer et bavarder ! » Allah n’a pas démentit ce prétexte-ci bien qu’Il démentit tous les autres prétextes qu’ils prétendaient, qui les auraient innocenter de la mécréance s’ils avaient été sincère, mais Allah a au contraire expliqué qu’ils ont mécru après avoir eu la Foi pour cette blague et cet amusement » [Sârim Al Masloûl page 517]


Ce que veut dire Ibn Taymiya ici, c’est que ces gens qui se sont moqué du messager d’Allah et des compagnons se sont justifier en affirmant qu’ils disaient ça pour blaguer et qu’ils ne pensaient pas vraiment ce qu’ils disaient dans leur cœur, et qu’Allah n’a pas contredit ce fait sauf que cela ne les empêcha pas de sortir de l’Islam, car s’ils avaient une once de Foi dans le cœur ils n’auraient jamais osé tenir des propos de la sorte.

 

Et il dit :

فمن قال أو فعل ما هو كُفْرٌ كَفَرَ بذلك وإن لم يقصد أن يكون كافرا إذ لا يقصد الكفر أحد إلا ما شاء الله 

« Celui qui dit ou fait ce qui est une mécréance devient mécréant par cela, même s’il n’avait pas l’intention d’être un mécréant ; vu que personne n’a l’intention de la mécréance, à moins qu’Allah le veuille. » [Sârim Al Masloûl, pages 177, 178]

 

Et Mouhammad Ibn ‘Abdelwahhâb dit :

إذا نطق بكلمة الكفر، ولم يعلم معناها، صريحا واضحا أنه نطق بما لا يعرف معناه؛ وأما كونه لا يعرف أنها لا تكفره، فيكفي فيه قوله: {لا تَعْتَذِرُوا قَدْ كَفَرْتُمْ بَعْدَ إِيمَانِكُمْ} ،فهم يعتذرون من النبي صلى الله عليه وسلم ظانين أنها لا تكفرهم.

« Lorsqu’il prononce une parole de mécréance sans savoir ce qu’elle signifie, et qu’il est claire et évident qu’il a prononcer une parole dont il ne connaît pas le sens ; par contre si c’est juste qu’il ignore qu’elle le rend mécréant [tout en connaissant son sens] alors il suffira de lire le verset « Ne vous excusez-pas, vous avez mécru après avoir eu la Foi » ils se justifièrent auprès du prophète qu’Allah le bénisse et le salue, pensant qu’ils n’avaient pas mécru » [Dourar As-Saniyya 10/125]

 

Soulaymân ibn Abdallah Âl Cheykh dit :

وفي الآية دليل على أن الرجل إذا فعل الكفر ولم يعلم أنه كفر لا يعذر بذلك، بل يكفر

« Ce verset est une preuve que lorsqu’un homme commet une mécréance sans savoir que c’est une mécréance, il n’est pas excusé pour ça, mais il devient bien mécréant. » [Taysîr Al ‘Azîz Al Hamîd, page 537]

 

Points à retenir :


Ø  L’erreur est un empêchement d’apostasie qui ne concerne que le musulman monothéiste.

 

Ø  L’erreur est un empêchement d’apostasie en ce qui concerne le fait de commettre l’acte ou de prononcer la parole par erreur.

 

Ø  Celui qui dit une parole qu’il ne comprend pas, ou qu’il pense signifier autre chose que ce qu’elle signifie réellement : il n’est pas jugé pour ce qu’il a dit. De même pour le geste.

 

Ø  Celui qui prononce une parole ou commet un acte exprès et conscient de sa signification, il sera jugé pour cela même s’il ne voulait pas devenir un mécréant par-là.



[1]              Il est Aboû Abdilleh Chamsou Dîn Mouhammad Ibn Mouflih Ibn Mouhammad Ibn Mafraj. Il était le plus érudit dans la tendance Hanbalite de son époque. Il est né à Jérusalem en 708 de l’hégire (1308) et décéda à Damas en 763 (1362).

Partager cet article
Repost0
31 juillet 2011 7 31 /07 /juillet /2011 06:47

L'établissement de la preuve


La preuve est établie lorsqu'on est capable d'apprendre ce que le messager d'Allah a enseigné.


Ibn Taymiya dit:

وَالْحُجَّةُ عَلَى الْعِبَادِ إنَّمَا تَقُومُ بِشَيْئَيْنِ : بِشَرْطِ التَّمَكُّنِ مِنْ الْعِلْمِ بِمَا أَنْزَلَ اللَّهُ وَالْقُدْرَةِ عَلَى الْعَمَلِ بِهِ . فَأَمَّا الْعَاجِزُ عَنْ الْعِلْمِ كَالْمَجْنُونِ أَوْ الْعَاجِزِ عَنْ الْعَمَلِ فَلَا أَمْرَ عَلَيْهِ وَلَا نَهْيَ وَإِذَا انْقَطَعَ الْعِلْمُ بِبَعْضِ الدِّينِ أَوْ حَصَلَ الْعَجْزُ عَنْ بَعْضِهِ : كَانَ ذَلِكَ فِي حَقِّ الْعَاجِزِ عَنْ الْعِلْمِ أَوْ الْعَمَلِ بِقَوْلِهِ كَمَنْ انْقَطَعَ عَنْ الْعِلْمِ بِجَمِيعِ الدِّينِ أَوْ عَجَزَ عَنْ جَمِيعِهِ كَالْجُنُونِ مَثَلًا وَهَذِهِ أَوْقَاتُ الْفَتَرَاتِ

  « La preuve n'est établie contre les hommes qu'à deux conditions: Être capable d'apprendre ce qu'Allah a révélé; et être capable de le mettre en pratique. Par contre celui qui est incapable d'apprendre –comme le fou- ou alors celui qui est incapable de pratiquer: ceux là n'ont ni d'obligation ni d'interdiction. Et lorsque la connaissance d'une partie de la religion est rompue; ou qu'il y a incapacité à pratiquer une partie: ceci concerne celui qui est incapable d'apprendre ou de pratiquer selon ce qu'il dit tout comme celui qui est coupé de toute connaissance de la religion ou qui est incapable de pratiquer quoi que ce soit de la religion comme le fou par exemple; et ceci sont les périodes de ruptures. » [Majmoû3 Al Fatâwâ 20/59]

 

Et il dit:

وَلَكِنَّ طَاعَةَ الرَّسُولِ إنَّمَا تُمْكِنُ مَعَ الْعِلْمِ بِمَا جَاءَ بِهِ وَالْقُدْرَةِ عَلَى الْعَمَلِ بِهِ فَإِذَا ضَعُفَ الْعِلْمُ وَالْقُدْرَةُ صَارَ الْوَقْتُ وَقْتَ فَتْرَةٍ فِي ذَلِكَ الْأَمْرِ فَكَانَ وَقْتَ دَعْوَةٍ وَنُبُوَّةٍ فِي غَيْرِهِ فَتَدَبَّرْ هَذَا الْأَصْلَ فَإِنَّهُ نَافِعٌ جِدًّا وَاَللَّهُ أَعْلَمُ .

  "Cependant; obéir au prophète n'est possible que lorsqu'on connaît ce qu'il a enseigné et qu'on est capable de le pratiquer. Donc; lorsque la connaissance [de son enseignement] ou la capacité [de pratiquer] s'affaiblit; on se retrouve alors dans une période de rupture [du message] dans ce sujet et donc la période de prêche et de prophétie en est une autre. Sois donc attentif à ce principe car il est extrêmement utile. Et Allah demeure Le plus savant."[Majmoû3 Al Fatâwâ 19/71]

On note donc que lorsqu'un homme est incapable d'accéder aux enseignements du prophète ni de les comprendre, il n'est pas punissable pour son ignorance.

 

Ibn Al Qayyim dit:

قيام الحجة يختلف باختلاف الأزمنة والأمكنة والأشخاص فقد تقوم حجة الله على الكفار فى زمان دون زمان وفى بقعة وناحية دون أُخرى كما أنها تقوم على شخص دون آخر، إما لعدم عقله وتمييزه كالصغير والمجنون وإما لعدم فهمه كالذى لا يفهم الخطاب ولم يحضر ترجمان يترجم له. فهذا بمنزلة الأصم الذى لا يسمع شيئاً ولا يتمكن من الفهم

 "L'établissement de la preuve diffère en fonction des époques et des personnes; il arrive parfois que la preuve d'Allah soit établie contre les mécréant d'une époque mais pas dans une autre; et dans certaines régions et non dans d'autres. De même; il arrive que la preuve soit établie contre une personne et non contre une autre soit parce que la personne n'a pas de raison soit qu'elle est incapable de discernement comme c'est le cas pour l'enfant ou le fou; soit à cause qu'il n'est pas capable de comprendre la langue dans laquelle on s'adresse à lui; et que personne ne peut lui traduire. Celui là sera alors classé avec le sourd qui n'entend rien et qui n'est pas capable de comprendre." [Tarîq Al Hijratayn p. 114]

 

Ibn Hazm dit:

أما من لم يبلغه ذكره صلى الله عليه و سلم فإن كان موحدا فهو مؤمن على الفطرة الاولى صحيح الايمان، لا عذاب عليه في الآخرة، وهو من أهل الجنة، وإن كان غير موحد فهو من الذين جاء النص بأنه يوقد له يوم القيامة نار، فيؤمرون بالدخول فيها، فمن دخلها نجا، ومن أبى هلك. قال الله عز وجل: (وما كنا معذبين حتى نبعث رسولا) فصح أنه لا عذاب على كافر أصلا حتى يبلغه نذارة الرسول صلى الله عليه و سلم.

« Quant à celui à qui la mention du prophète, qu’Allah le bénisse et le salue, n’est pas parvenue : s’il était monothéiste et croyant sur son instinct d’une Foi valide ; alors il n’encoure aucun châtiment, et il comptera parmi les gens du Paradis. Par contre, s’il n’était pas monothéiste, il comptera parmi ceux qui furent mentionné dans le Hadîth auxquels, le jour du Jugement, sera présenté un feu, ils seront ordonné d’y entrer : ceux qui y entreront seront sauvé, et ceux qui refuseront seront perdus. Allah a dit « Nous ne punissons personne avant d’avoir envoyé un messager » Sourate 17 verset 15. Il est donc exact que nul mécréant ne sera punis tant que l’avertissement du messager ne lui est pas parvenu, que la paix et le salue soient sur lui. »[Al Ihkâm fî Ouçoûl Al Hakâm 5/686]

 

Mais l'établissement de la preuve ne signifie pas qu'il faille comprendre parfaitement ce qu'Allah a voulu dire. A contraire il y a beaucoup de mécréants contre qui la preuve fut établie et qui malgré cela ne comprenaient pas ce que le messager d'Allah voulait leur faire comprendre.

 

Mouhammad Ibn ‘Abdelwahhâb a dit :

إلى الإخوان، سلام عليكم ورحمة الله وبركاته. وبعد: ما ذكرتم من قول الشيخ: كل من جحد كذا وكذا، وقامت عليه الحجة، وأنكم شاكون في هؤلاء الطواغيت وأتباعهم، هل قامت عليهم الحجة؟ فهذا من العجب، كيف تشكون في هذا وقد أوضحته لكم مرارا؟! فإن الذي لم تقم عليه الحجة، هو الذي حديث عهد بالإسلام، والذي نشأ ببادية بعيدة، أو يكون ذلك في مسألة خفية، مثل الصرف والعطف، فلا يكفر حتى يعرف. وأما أصول الدين التي أوضحها الله وأحكمها في كتابه، فإن حجة الله هو القرآن، فمن بلغه القرآن فقد بلغته الحجة؛ ولكن أصل الإشكال، أنكم لم تفرقوا بين قيام الحجة، وبين فهم الحجة، فإن أكثر الكفار والمنافقين من المسلمين، لم يفهموا حجة الله مع قيامها عليهم، كما قال تعالى: {أَمْ تَحْسَبُ أَنَّ أَكْثَرَهُمْ يَسْمَعُونَ أَوْ يَعْقِلُونَ إِنْ هُمْ إِلَّا كَالْأَنْعَامِ بَلْ هُمْ أَضَلُّ سَبِيلاً} وقيام الحجة نوع، وبلوغها نوع، وقد قامت عليهم، وفهمهم إياها نوع آخر; وكفرهم ببلوغها إياهم، وإن لم يفهموها

« Je vous ai déjà expliqué cela de nombreuses fois : celui à qui la preuve n’a pas été établie est celui qui vient de se convertir à l’islam, ou qui vit dans un désert lointain, ou alors lorsque c’est dans des sujets complexe ou ambigu comme certains genre de sorcellerie[1] : celui la n’est mécréant qu’après explication.

Mais en ce qui concerne les fondements et règlements de la religion qu’Allah a nettement expliqué dans Son livre, alors le Coran est la preuve, et celui que le Coran atteint à reçut la preuve.

Mais l'origine même du problème, c’est que vous ne comprenez pas la différence entre l’établissement de la preuve, et la compréhension de la preuve : En effet la majorité des mécréants et les hypocrites parmi les musulmans n’ont pas compris la preuve d’Allah, malgré qu’elle est établie sur eux comme Allah le dit « Penses-tu que la plupart d’entre eux entendent ou comprennent ? Mais ils sont comme des bêtes, et plus égarés encore…» (Sourate 25 verset 44) L’établissement de la preuve est une chose, sa transmission est une chose, et elle est établie, mais la comprendre est une autre chose : ils sont devenu mécréant dès que la preuve leur est parvenue, même s’ils ne l’ont pas comprise. » [Dourar As-Saniyya 10/93-94]

 

Et Cheykh Hammad Ibn Nâçir Al Mou3ammar a dit:

والله تعالى: لا يعذب خلقه إلا بعد الإعذار إليهم، فأرسل رسله وأنزل كتبه، لئلا يقولوا: {لَوْلا أَرْسَلْتَ إِلَيْنَا رَسُولاً فَنَتَّبِعَ آيَاتِكَ وَنَكُونَ مِنَ الْمُؤْمِنِينَ} [سورة القصص آية : 47]، وقال: {وَلَوْ أَنَّا أَهْلَكْنَاهُمْ بِعَذَابٍ مِنْ قَبْلِهِ لَقَالُوا رَبَّنَا لَوْلا أَرْسَلْتَ إِلَيْنَا رَسُولاً فَنَتَّبِعَ آيَاتِكَ مِنْ قَبْلِ أَنْ نَذِلَّ وَنَخْزَى} [ سورة طه آية : 134]. وكل من بلغه القرآن فليس بمعذور؛ فإن الأصول الكبار، التي هي أصل دين الإسلام، قد بينها الله تعالى في كتابه، وأوضحها وأقام بها حجته على عباده. وليس المراد بقيام الحجة أن يفهمها الإنسان فهما جليا، كما يفهمها من هداه الله ووفقه، وانقاد لأمره; فإن الكفار قد قامت عليهم الحجة من الله تعالى، مع إخباره بأنه جعل على قلوبهم أكنة أن يفقهوا كلامه، فقال: {وَجَعَلْنَا عَلَى قُلُوبِهِمْ أَكِنَّةً أَنْ يَفْقَهُوهُ وَفِي آذَانِهِمْ وَقْراً} [سورة الأنعام آية : 25].

"Et Allah –Sanctifié soit Il- ne punit aucune créature avant de les avoir avertie; Il leur a donc envoyé les messagers et Il a descendu les Livres afin que nul ne puisse dire "Si au moins Tu nous avais envoyé un messager nous l'aurions suivit et nous aurions été des croyants" et Allah a dit "Et si nous les avions détruit par le châtiment avant cela; ils auraient dit "Seigneur! Si au moins Tu nous avais envoyé un messager nous l'aurions suivit avant que Tu ne nous humilie et ne nous couvre de honte". Et toute personne à qui le Coran est parvenu n'a alors plus aucune excuse. En effet; les grands principes de l'Islam qui constituent les fondements de la religion Islamique ont été exposés par Allah dans Son Livre et Il les a énoncé de la plus claire des manières; et a ainsi établi la preuve contre Ses serviteurs.

Et l'établissement de la preuve ne veut pas dire que l'homme comprenne parfaitement cette preuve aussi bien que ceux qu'Allah a guidé et fait réussir et qui se sont soumis à Son commandement, vu que la preuve est belle et bien dressée contre les mécréants alors qu'Allah nous a annoncé qu'Il a scellé leur cœur afin qu'ils ne comprennent pas Sa Parole; "Nous avons certes scellé leurs oreilles afin qu'ils ne comprennent pas…" Sourate 6 verset 25." [Dourar As Saniyya 11/73]

 

Mouhammad Ibn Ibrâhîm Âl Cheykh[2] dit:

ثم الذين توقفوا في تكفير المعين في الأَشياء التي قد يخفى دليلها فلا يكفر حتى تقوم عليه الحجة الرسالية من حيث الثبوت والدلالة فإذا أُوضحت له الحجة بالبيان الكافي كفر سواء فهم، أَو قال: ما فهمت، أَو فهم وأَنكر، ليس كفر الكفار كله عن عناد. وأَما ما علم بالضرورة أَن الرسول جاء به وخالفه فهذا يكفر بمجرد ذلك ولا يحتاج إلى تعريف سواء في الأصول أَو الفروع ما لم يكن حديث عهد بالإسلام.

            « On s’abstient de déclarer mécréant l’individu précis pour les choses dont la preuve peut lui échapper; dans ce cas il ne devient pas mécréant tant que la preuve du message lui soit établie par [des textes dont l'authenticité] est confirmée et dont la signification [est claire]. Puis une fois que la preuve lui est établie avec une explication suffisante, il devient mécréant [s'il continue] et ça ne change rien qu’il ait comprit ou qu’il dise : « Je n’ai pas compris » ou bien qu’il ait comprit et rejeté ; la mécréance n’est pas uniquement l’entêtement. Quant à ce qui est inévitablement connu en matière de religion, ou que le prophète est venu avec, et qu’il s’y oppose, une telle personne devient mécréante par le seul fait de cela et il n’y a pas besoin de le lui faire connaître, que ce soit dans les fondements de la religion ou dans les branches, à part celui qui est nouveau dans l’islam. » [Fatâwâ Wa Rasâ'il Mouhammad Ibn Ibrâhîm 1/74]

 

Notons que lorsqu’on dit que comprendre la preuve n’est pas une condition du Takfîr, ceci concerne celui qui a la capacité de comprendre le sens des versets que l’on lui transmet. Car la capacité d’apprendre est une condition de l’établissement de la preuve comme nous l’avons vu. Ainsi, lorsque les sens du Coran sont inaccessible aux gens et qu’il n’existe personne pour prêcher et expliquer la vérité aux égarés : on considérera que les gens sont des païens en période de rupture, et que s’ils meurent ainsi ils ne seront pas punis dans l’au-delà, mais ils seront testé comme nous l’avons vu précédemment.


Ibn Taymiya dit:

كذلك من دعا غير الله وحج إلى غير الله هو أيضا مشرك والذي فعله كفر لكن قد لا يكون عالما بأن هذا شرك محرم كما أن كثيرا من الناس دخلوا في الاسلام من التتار وغيرهم وعندهم أصنام لهم صغار من لبد وغيره وهم يتقربون اليها ويعظمونها ولا يعلمون أن ذلك محرم في دين الاسلام ويتقربون إلى النار أيضا ولا يعلمون أن ذلك محرم فكثير من أنواع الشرك قد يخفى على بعض من دخل في الإسلام ولا يعلم أنه شرك فهذا ضال وعمله الذي أشرك فيه باطل لكن لا يستحق العقوبة حتى تقوم عليه الحجة

      « Et aussi, celui qui invoque un autre qu’Allah ou fait le pèlerinage pour un autre qu’Allah est aussi un Mouchrik, et ce qu’il commet est une mécréance, mais il se  peut qu’il ne sache pas que ceci est du Chirk illicite, comme c’est le cas de beaucoup de gens qui entrent dans l’Islam chez les Tatars et autres qu’eux, et qui ont des petites statuettes d’étoffe ou autre, auxquels ils rendent des cultes et qu’ils vénèrent, sans savoir que ceci est interdit dans la religion de l’Islam, ou encore offrent des cultes au feu, sans savoir que ceci est interdit. Et ainsi, beaucoup de formes de Chirk échappent à certains qui entrent dans l’Islam qui ne savent pas que ceci est du Chirk, une telle personne est donc égarée et son acte dans lequel il a associé est vain, mais elle ne mérite pas de châtiment tant que la preuve ne lui est pas parvenue. " [Ar Radd 3Alâ Al 'Akhnâ'î pp. 61, 62]

 

Et la plupart des arabes étaient sortit de l’Islam à l’époque de l’imam Mouhammad Ibn ‘Abdelwahhâb, et bien que ces gens lisaient tous le Coran et que les preuves de leur mécréance étaient entre leur mains : la plupart des savants du Nejd estimèrent que ces gens étaient dans une période de rupture et se retenaient d’affirmer qu’ils méritent le châtiment dans l’au-delà comme nous allons le constater :


Hammad Ibn Nâçir Al Mou3ammar dit :

إن هؤلاء الذين ماتوا قبل ظهور هذه الدعوة الإسلامية، وظاهر حالهم الشرك، لا نتعرض لهم، ولا نحكم بكفرهم ولا بإسلامهم؛ بل نقول: من بلغته هذه الدعوة المحمدية، وانقاد لها، ووحد الله، وعبده وحده لا شريك له، والتزم شرائع الإسلام، وعمل بما أمره الله به، وتجنب ما نهاه عنه،  فهذا من المسلمين الموعودين بالجنة، في كل زمان وفي كل مكان. وأما من كانت اله حال أهل الجاهلية، لا يعرف التوحيد الذي بعث الله رسوله يدعو إليه، ولا الشرك الذي بعث الله رسوله ينهى عنه، ويقاتل عليه، فهذا لا يقال إنه مسلم لجهله؛ بل من كان ظاهر عمله الشرك بالله، فظاهره الكفر، فلا يستغفر له ولا يتصدق عنه، ونكل حاله إلى الله الذي يبلو السرائر، ويعلم ما تخفي الصدور.

« Ceux qui moururent avant l’apparition de cet appel islamiques, et qui étaient apparemment en état d’idolâtrie, nous ne nous préoccupons pas d'eux et ne leur donnons ni le statut de mécréant ni de musulman. Mais nous disons : celui à qui le message de Mouhammad est parvenu et y adhère et pratique l’unicité d’Allah et L’adore sans aucun associé, et adopte les lois de l’Islam et pratique ce qu’Allah lui a ordonné et s’écarte de ce qu’Il a interdit : celui là est au nombre des musulmans promis au Paradis à toute époque et en tout lieu. Par contre, celui qui se trouve dans la situation des païens et ne connais pas le monothéisme pour lequel Allah envoya Son messager pour y inviter l’humanité, et ne connais pas l’idolâtrie contre lequel Allah envoya Son messager pour l’interdire, et se bat pour le protéger : on ne dira pas d’une telle personne qu’elle est musulmane à cause de son ignorance, mais au contraire : celui dont l’acte apparent est l’idolâtrie, eh bien il sera manifestement mécréant ; on ne demande pas pardon pour lui ni ne donne d’aumône pour lui, et nous laissons son sort entre les mains d’Allah qui connait les secrets cachés et ce que cachent les cœurs. » [Dourar As-Saniyya 11/75,76]

 

Housseyn, et ‘Abdallah fils de Mouhammad Ibn ‘Abdelwahhâb ont dit :

من مات من أهل الشرك، قبل بلوغ هذه الدعوة، فالذي يحكم عليه: أنه إذا كان معروفا بفعل الشرك، ويدين به، ومات على ذلك، فهذا ظاهره أنه مات على الكفر، ولا يدعى له، ولا يضحى له، ولا يتصدق عنه؛ وأما حقيقة أمره، فإلى الله تعالى، فإن كان قد قامت عليه الحجة في حياته وعاند، فهذا كافر في الظاهر والباطن، وإن كان لم تقم عليه الحجة فأمره إلى الله تعالى. وأما سبه ولعنه فلا يجوز، بل لا يجوز سب الأموات مطلقا، كما في صحيح البخاري، عن عائشة رضي الله عنها: أن رسول الله صلى الله عليه وسلم قال: "لا تسبوا الأموات، فإنهم قد أفضوا إلى ما قدموا" ، إلا إن كان أحدا من أئمة الكفر، وقد اغتر الناس به، فلا بأس بسبه إذا كان فيه مصلحة دينية، والله أعلم.

« Celui qui meurt parmi les adeptes de l’idolâtrie avant que ne lui parvienne cette prêche, nous jugeons que : s’il était connu pour pratiquer de l’idolâtrie et le prenait pour mode de vie et est mort ainsi : celui là est manifestement mort sur l’impiété : on ne fait pas de prière pour lui ni ne sacrifie pour lui ni ne donne d’aumône pour lui. Pour ce qui est de la réalité de son sort : cela appartient à Allah. Si la preuve lui a été établie de son vivant mais qu’il l’a refusé, c’est alors un mécréant extérieurement et intérieurement. Si, par contre, la preuve ne lui fut pas établie, alors son sort revient à Allah.[3] Pour ce qui est de l’insulter ou de le maudire, ce n’est pas permis. Il n’est même pas permis d’insulté les morts du tout, comme cela fut stipulé dans le Hadîth que rapporte Al Boukhârî d’après ‘A’icha qu’Allah l’agrée, que le prophète –que la paix d’Allah soit sur lui- a dit « n’insultez pas les morts… » Sauf s’il était un leader de la mécréance à cause de qui les gens se sont égarés, là il n’y a pas de mal à l’insulter s’il y a un intérêt légal à cela, et Allah est plus savant. » [Dourar As-Saniyya 10/142]


            Nous voyons donc que bien que ces gens lisaient le Coran : le fait est que les sens du Coran ne leur était plus expliqué mais au contraire ils ont grandit de génération en génération sur ce paganisme et n’étaient plus capable de comprendre le sens originel du Coran bien que ces gens étaient arabophones. Ainsi lorsque les savants disent que comprendre la preuve n’est pas une condition : ils veulent dire que celui qui est capable de la comprendre puis ne la comprend pas : il n’est pas excusé.

      

      Quant à celui qui n’est pas capable de la comprendre, ce n’est pas forcément celui qui ne parle pas du tout la langue arabe, ce n’est pas forcément l’esquimau ou l’indien du fin font de l’Amazonie : c’est également celui qui à cause des mensonges et manipulation des prêcheurs du mal qui donnent au Coran des sens mensongers, et que cet homme ne trouve personne qui lui explique la vérité à ce sujet : celui-là est incapable de comprendre la preuve et donc la preuve n’est pas établie contre lui : s’il meurt avant qu’il ait eu la capacité de comprendre il ne sera pas punis mais il sera éprouvé le jour du jugement comme le reste des gens de la rupture, et Allah sait mieux.



[1]              Certaines formes de sorcellerie dans lesquelles il n'apparaît pas clairement de culte envers le diable mais qui ressemble à de la médecine ou autre…

[2]              Il est Mouhammad Ibn Ibrâhîm Ibn ‘Abdellatîf  Ibn ‘Abderrahmân Ibn Hassan Ibn Mouhammad Ibn ‘Abdelwahhâb. 1311-1389 de l’hégire (1894-1969).

[3]              Notez bien que nous parlons de païens qui vivaient dans la péninsule arabique vers le 18ième siècle, que ces gens étaient arabes et lisaient le Coran, et ne vivaient pas dans la forêt amazonienne : cela nous montre que les gens de la rupture ne sont pas forcément ceux qui vivent loin de la civilisation, mais c’est toute période dans laquelle la capacité de comprendre ou d’apprendre la vérité est difficile ou impossible.

Partager cet article
Repost0
31 juillet 2011 7 31 /07 /juillet /2011 06:45

La mauvaise compréhension.


La mauvaise compréhension, en arabe « Al Ta’wîl » (التأويل  ) est le fait de penser avoir raison alors qu’on a tord.

 

Ses causes :


Interpréter un mot en lui donnant un autre sens que son sens apparent.

 

Donner à une preuve légale un sens figuré suite à un effort de compréhension ou à cause d’une ambiguïté provoquant la non compréhension de la preuve, ou la mauvaise compréhension de celle-ci, en pensant qu’une preuve n’en est pas une, ou en se basant sur un Hadîth faible en le pensant authentique : ce qui amène l’individu à faire ou dire ce qui s’oppose à l’enseignement du prophète sans se rendre compte qu’il contredit l’enseignement du prophète ; ce qui empêche la présence de l'intention, qui est une condition d’apostasie.

 

Ibn Taymiya a dit :

وَأَمَّا " التَّكْفِيرُ " : فَالصَّوَابُ أَنَّهُ مَنْ اجْتَهَدَ مِنْ أُمَّةِ مُحَمَّدٍ صَلَّى اللَّهُ عَلَيْهِ وَسَلَّمَ وَقَصَدَ الْحَقَّ فَأَخْطَأَ : لَمْ يُكَفَّرْ ؛ بَلْ يُغْفَرُ لَهُ خَطَؤُهُ . وَمَنْ تَبَيَّنَ لَهُ مَا جَاءَ بِهِ الرَّسُولُ فَشَاقَّ الرَّسُولَ مِنْ بَعْدِ مَا تَبَيَّنَ لَهُ الْهُدَى وَاتَّبَعَ غَيْرَ سَبِيلِ الْمُؤْمِنِينَ : فَهُوَ كَافِرٌ 

« Quant au « Takfîr » l’avis exacte est que quiconque parmi la communauté de Mouhammad –qu’Allah le bénisse et le salue- s’efforce d’atteindre la vérité et désir y parvenir mais se trompe : l ne devient pas mécréant, et son erreur lui sera même pardonnée. Quant à celui qui se rend compte de l’enseignement du messager d’Allah puis fait scission d’avec le messager après s’être rendu compte de la vérité et suis un autre chemin que celui des croyants : c’est un mécréant. » [Majmoû3 Al Fatâwâ 12/180]


Note : La communauté de Mouhammad désigne les monothéistes qui ne donnent aucun associé à Allah, Ibn Taymiya dit :

إذْ جَمِيعُ أُمَّةِ مُحَمَّدٍ صَلَّى اللَّهُ عَلَيْهِ وَسَلَّمَ مُوَحِّدُونَ وَلَا يُخَلَّدُ فِي النَّارِ مِنْ أَهْلِ التَّوْحِيدِ أَحَدٌ 

« Vu que toute la communauté de Mouhammad, qu’Allah le bénisse et le salue, sont des monothéistes ; et aucun monothéiste ne s’éternisera en enfer. » [Majmoû‘ Al Fatâwâ 11/487]

 

            Si cette mauvaise interprétation amène a croire qu'un autre qu'Allah mérite d'être invoqué ou adoré ou qu'un autre qu'Allah remplit les fonctions de la Seigneurie; ou qu'un autre que le prophète doit être suivit pour adorer Allah: alors cette mauvaise interprétation ne peut empêcher son auteur de sortir de l'Islam.


La preuve de cette règle est la parole d’Allah « Certes, Allah ne pardonne pas qu’on Lui donne un associé… » Sourate 4 verset 48.

 

Et Allah a dit : « 103] Dis: "Voulez-vous que Nous vous apprenions lesquels sont les plus grands perdants, en œuvres? [104] Ceux dont l'effort, dans la vie présente, s'est égaré, alors qu'ils s'imaginent faire le bien 105] Ceux-là qui ont nié les signes de leur Seigneur, ainsi que Sa rencontre. Leurs actions sont donc vaines". Nous ne leur assignerons pas de poids au Jour de la Résurrection. [106] C'est que leur rétribution sera l'Enfer, pour avoir mécru et pris en raillerie Mes signes (enseignements) et Mes messagers. » Sourate 18. 

 

‘Abdallah Aboû Boutayn a dit:

فالمدعي أن مرتكب الكفر متأولا، أو مجتهدا أو مخطئا، أو مقلدا أو جاهلا، معذور، مخالف للكتاب والسنة، والإجماع بلا شك، مع أنه لا بد أن ينقض أصله، فلو طرد أصله كفر بلا ريب، كما لو توقف في تكفير من شك في رسالة محمد صلى الله عليه وسلم ونحو ذلك. 

« Celui qui prétend que l’auteur d’une mécréance par mauvaise compréhension, par effort, par erreur, par conformisme ou par ignorance est excusé : il s’oppose au Coran, à la Sounna ainsi que l’unanimité, sans aucun doute ; en plus il sera forcé de contredire son principe, sinon il deviendra mécréant sans aucun doute : si par exemple il ne juge pas mécréant celui qui doute du message de Mouhammad, qu’Allah le bénisse et le salue, ou quelque chose comme ça. » [Dourar As-Saniyya 12/72, 73]

 

De même, la cause principale de la présence d’idolâtrie sur la terre est la mauvaise interprétation tes textes divins : si la mauvaise compréhension était une excuse même pour celui qui adore un autre qu’Allah, il faudrait alors excuser tous les polythéistes or ceci s'oppose totalement à l'enseignement de l'Islam.

 

Ibn Al Qayyim dit au sujet des chrétiens :

وبالتأويل جعلوا الله ثالث ثلاثة وجعلوا المسيح ابنه وجعلوه هو الله فقالوا هذا وهذا وهذا تعالى الله عن قولهم وبالتأويل تركوا الختان وأباحوا الخنزير وهم يعلمون أن المسيح اختتن وحرم الخنزير وبالتأويل نقلوا الصوم من محله إلى الفصل الربيعي وزادوه حتى صار خمسين يوما وبالتأويل عبدوا الصليب والصور وبالتأويل فارقوا حكم التوراة والإنجيل 

« Et c’est à cause de la mauvaise compréhension qu’ils ont considéré qu’Allah est le troisième de trois, qu’ils prirent le Messih pour Son fils, et le considérèrent comme étant Allah ; ils dirent ça, ça et ça, qu’Allah soit élevé au dessus de ce qu’ils disent. Et c’est encore à cause de la mauvaise compréhension qu’ils cessèrent la circoncision et qu’ils légalisèrent le porc bien qu’ils savaient que le Messih fut circoncis et interdisait le porc. Et c’est avec la mauvaise compréhension qu’ils ont changé la période du jeûne en la mettant au printemps et qu’ils l’ont augmenté à 50 jours. Et c’est à cause de la mauvaise compréhension qu’ils adorèrent la croix et les images, et avec la mauvaise compréhension qu’ils firent scission de la loi de la Torah et de l’Évangile. » [As-Sawâ3iq Al Moursala 1/364]

 

Et Cheykh Soulaymân Ibn Sahmân dit :

وهل أوقع الاتحادية والحلولية فيما هم عليه من الكفر البواح، والشرك العظيم، والتعطيل لحقيقة وجود رب العالمين إلا خطأهم في هذه الباب الذي اجتهدوا فيه فضلوا وأضلوا عن سواء السبيل، وهل قَتل الحلاج باتفاق أهل الفتوى على قتله إلا بضلال اجتهاده، وهل كفر القرامطة، وانتحلوا ما انتحلوه من الفضائح الشنيعة، وخلع ربقة الشريعة إلا اجتهادهم فيما زعموا، وهل قالت الرافضة ما قالت، واستباحت ما استباحت من الكفر والشرك وعبادة الأئمة الإثني عشر وغيرهم، ومسبة أصحاب رسول الله صلى الله عليه وسلم، وأم المؤمنين إلا باجتهادهم فيما زعموا هؤلاء، هؤلاء سلف العراقي في قوله: إن كل خطأ مغفور، وهذا لازم لهم لا محيص عنه، فقف هنا واستصحب ما ذكر هنا في رد ما يأتي. والمقصود أن هؤلاء الجهال أوردوا كلام شيخ الإسلام ظناً منهم أن كل اجتهاد وكل خطأ مغفور، وأن الجهمية المنكرين لعلوا الله على خلقه، وعباد القبور المتخذين الأنداد والآلهة من دونه داخلون في هذا الكلام، وأنه مغفور لهم خطؤهم.سبحانك هذا بهتان عظيم.

  « Et la doctrine de l’unique existence[1] et de l’incarnation[2], et tout ce qu’elle inclut comme mécréance limpide et comme Chirk immense, et l’abolition de l’existence du Seigneur des monde ne furent ils pas causé par l’erreur qu’ils firent par effort de compréhension, où ils s’égarèrent et égarèrent les gens du droit chemin ? Et est-ce que la raison pour laquelle Al Hallâj fut exécuté à l’unanimité des juristes fut elle autre chose que son égarement dans son effort de compréhension ? Et l’impiété des Qarâmita, et ce qu’ils se sont emparés comme infamie,  et la Chari3a qu’ils ont défait de leurs coups ; tous ceci ne fut-il pas causé par leur prétendu effort de compréhension ? Et les Râfida, n’ont-ils pas professé ce qu’ils ont professé, et légalisé ce qu’ils ont légalisé comme impiété et idolâtrie et culte des 12 imams et d’autres, et les insultes envers les compagnons du messager d’Allah que la paix et le salue soient sur lui, et envers les mères des croyants, tous cela ne fut il pas le fruit de leur prétendu effort de compréhension ? Et tout ceux-là sont antérieur à Al 3Irâqî dans sa doctrine : « Toute erreur est pardonnée » Et ceci leur implique indubitablement, fait donc suivre ce qu’il fut dit ici… Ce qu’on veut dire, ces que ces gens là ont rapporté ces propos de Cheykh Al Islam en pensant que sa parole concernait tout effort de compréhension et que toute erreur est pardonnée, et que les Jahmya qui contestent l’élévation d’Allah  au dessus de Sa création, ainsi que les adorateurs de tombeaux qui prennent des divinités et des égaux en dehors de Lui, sont inclus dans cette parole et que leurs erreurs sont pardonnées. Gloire à Toi, c’est une immense calomnie. » [Kachf Choubouhatayn page 80]

 

Donc; la mauvaise interprétation qui empêche de sortir de l'Islam concerne celui qui par mauvaise compréhension adhère à des innovations qui ne s'opposent pas au monothéisme en soi.

 

La preuve de cette règle est la parole d’Allah : « Ô notre Seigneur ! Ne nous punis pas s’il nous arrivait d’oublier ou de nous tromper. » Sourate 2 verset 286.

 

Ainsi que l’unanimité des compagnons, qui considéraient la mauvaise compréhension d’une loi comme un empêchement d’apostasie, lorsque le compagnon Qoudâma Ibn Madh‘oûn avait bu du vin avec certains de son groupe, pensant que cela lui était permis en sur base du verset :


« Ce n'est pas un péché pour ceux qui ont la foi et font de bonnes œuvres en ce qu'ils ont consommé, pourvu qu'ils soient pieux, et qu'ils croient, et qu'ils fassent de bonnes œuvres; puis qui (continuent) d'être pieux et de croire et qui (demeurent) pieux et bienfaisants. Car Allah aime les bienfaisants. » Sourate 5 verset 93.

 

Ce compagnon pensa que ce verset prouve que lorsqu’une personne est pieuse et fait de bonnes actions, il a alors le droit de boire du vin et de manger ce qu’il veut. Alors, lorsqu’Abou Hourayra et d’autres, ainsi que la femme de Qoudâma, témoignèrent de ce qu’il avait fait devant ‘Omar Ibn Al Khattâb, qu’Allah les agrée tous, ce dernier décida de lui appliquer soit la peine de l’ivrogne s’il se repentait de son interprétation du verset et avouait l’interdiction du vin, soit la peine de l’apostat s’il ne se rétractait pas de son interprétation, et continuait de croire que le vin est licite.

 

Ibn Taymiya a dit :

ألا ترى أن قدامة بن مظعون وكان بدريا تأول في خلافة عمر ما تأول في استحلال الخمر من قوله تعالى: {لَيْسَ عَلَى الَّذِينَ آمَنُوا وَعَمِلُوا الصَّالِحَاتِ جُنَاحٌ فِيمَا طَعِمُوا} الآية حتى أجمع رأي عمر وأهل الشورى أن يستتاب هو أصحابه فإن أقروا بالتحريم جلدوا وإن لم يقروا به كفروا ثم إنه تاب وكاد ييأس لعظم ذنبه في نفسه حتى أرسل إليه عمر رضي الله عنه بأول سورة غافر 

« Ne vois-tu pas que Qoudâma Ibn Madh‘oûn, qui fut un combattant de la batail de Badr, interpréta lors du Califat d’Omar, son interprétation de la permission du vin, sur base du verset Ce n'est pas un péché pour ceux qui ont la foi et font de bonnes œuvres en ce qu'ils ont consommé au point qu’Omar et tout les gens du conseil consultatif furent d’avis de lui ordonné de se rétracter, lui et ses compagnons ; et que s’ils acceptaient l’interdiction du vin ils seraient fouetter, et s’ils ne l’acceptaient pas ils seraient alors apostat. Ensuite, il [Qoudâma] se rétracta, et manqua de désespérer [du pardon d’Allah] vu la grandeur de son péché, jusqu’à ce qu’Omar lui envoi un messager pour lui récité le premier verset de la Sourate « Le pardonneur. » » [Sârim Al Masloûl, page 530]

 

Et il dit :

وأما الفرائض الأربع فإذا جحد وجوب شيء منها بعد بلوغ الحجة فهو كافر، وكذلك من جحد تحريم شيء من المحرمات الظاهرة المتواتر تحريمها، كالفواحش والظلم والكذب والخمر ونحو ذلك، وأما من لم تقم عليه الحجة مثل أن يكون حديث عهد بالإسلام، أو نشأ ببادية بعيدة لم تبلغه فيها شرائع الاسلام ونحو ذلك، أو غلط فظن أن الذين آمنوا وعملوا الصالحات يستثنون من تحريم الخمر، كما غلط في ذلك الذين استتابهم عمر وأمثال ذلك، فإنهم يستتابون وتقام الحجة عليهم، فإن أصروا كفروا حينئذ ولا يحكم بكفرهم قبل ذلك؛ كما لم يحكم الصحابة بكفر قدامة بن مظعون وأصحابه لما غلطوا فيما غلطوا فيه من التأويل‏.

  « Quant aux quatre obligations (Prière, Zakat, Jeûne et pèlerinage) celui qui renie le caractère obligatoire de quoi que ce soit d’entre elles, il est mécréant. Il en est de même pour celui qui renie l’interdiction des interdictions élémentaires et avérée comme la turpitude, l’injustice, le mensonge, le vin et les choses comme ça. Par contre, si la preuve ne lui a pas été présentée, comme c’est le cas de celui qui vient de se convertir ou qui a grandit dans un désert lointain à qui les lois de l’Islam ne sont pas parvenue, ou encore celui qui se trompe et pense que ceux qui ont la Foi et font de bonnes œuvres font exception à l’interdiction du vin ; comme se trompèrent ceux qu’Omar appela au repentir : on les invite à se rétracter et on leur présente les preuves, et s’ils continuent après cela ils deviennent mécréant, et on ne les juge pas mécréant avant cela ; tout comme les compagnons ne jugèrent pas Qoudâma Ibn Madh‘oûn et ses compagnons mécréants lorsqu’ils qu’ils se trompèrent dans leur interprétation. » [Majmoû‘ Al Fatâwâ 7/609, 610]

 

Et Ibn Taymiya dit aussi:

فالمتأول والجاهل المعذور ليس حكمه حكم المعاند والفاجر بل قد جعل الله لكل شيء قدرًا‏. 

« Le statut de l’interprète et l’ignorant excusés n'est pas le statut du rebelle et du libertin : Allah à donner à toute chose sa juste mesure. » [Majmoû3 Al Fatâwâ 3/288]

 

Al Qâdhî ‘Iyâdh a dit :

إدخال كافر في الملة وإخراج مسلم عنها عظيم في الدين وقال غيرهما من المحققين: الذى يجب الاحتراز من التكفير في أهل التأويل فإن استباحة دماء المصلين الموحدين خطر

« Inclure un mécréant dans la religion, et bannir un musulman [de la religion] sont deux choses terribles dans la religion, et plus d’un investigateur a stipulé qu’il faut faire preuve de précaution en ce qui concerne l’excommunication de ceux qui se trompe dans leur interprétation, car le faite d’autoriser de tuer les prieurs monothéistes est un grand danger. » [Ach-Chifâ 2/277]

 

Note : Nous avons souligné le terme « Monothéistes » dans la parole du Qâdhî ‘Iyâdh, afin de démontrer que l’excuse pour mauvaise compréhension ne concerne que les monothéistes.

 

La mauvaise compréhension est donc une excuse pour le musulman dans tout ce qui concerne les points dont ne dépendent pas la connaissance de l’Unicité d’Allah et de la prophétie de Mouhammad comme lois et les rituelles, et certaines information du monde de l’invisible comme certains attributs de l’Être d’Allah tel Ses deux Mains, Ses deux Yeux, Son Visage, ou encore les détailles du Paradis, de l’Enfer, du jour du jugement etc. à condition que ce soit une compréhension qui puisse être suggérée par la langue arabe.

 

Ibn Hajar Al 'Asqalânî dit:

قَالَ الْعُلَمَاء كُلُّ مُتَأَوِّلٍ مَعْذُورٌ بِتَأْوِيلِهِ لَيْسَ بِآثِمٍ إِذَا كَانَ تَأْوِيله سَائِغًا فِي لِسَان الْعَرَب وَكَانَ لَهُ وَجْه فِي الْعِلْم .

« Les savants ont dit que toute personne qui a une mauvaise interprétation est excusée et n'est pas pécheresse si son interprétation est suggérée par la langue arabe et qu'il a lui-même un niveau de science. » [Fath Al Bârî 12/304]

 

Et lorsque la preuve est établie contre l'innovateur; alors son interprétation n'est plus une excuse et il devient mécréant.

 

Points à retenir :


Ø  L’erreur d’interprétation n’est une excuse que pour le monothéiste qui n’adore qu’Allah et désavoue le Tâghoût.

 

Ø  L’erreur d’interprétation consiste à mal comprendre la signification d’un texte sur base d’un Hadîth faible ou d’une ambiguïté.

 

Ø  Lorsque l’erreur d’interprétation mène à donner un égal à Allah ou à croire en la prophétie d’un autre que Mouhammad, ce n’est pas une excuse.

 

Ø  L’excuse pour mauvaise compréhension cesse dès que la preuve est apportée et expliquée à l’opposant, puis que celui-ci persiste par refus et orgueil.

 

Ø  Les hérétiques monothéistes sont tous victime d’une mauvaise compréhension.

 

Lorsque les preuves sont expliquées aux hérétiques monothéistes, puis qu’ils persistent par refus et orgueil, ils deviennent mécréants, comme par exemple les Khawârij, les Mourji’a non extrémistes, les Qadariya non extrémistes, les Mou’tazila non extrémistes, les Achâ‘ira… etc.



[1] N.T. L'unique existence (Wahdat Al Woujoud) c'est le fait de croire que seul Allah existe; et que tout ce qui existe n'est autre qu'Allah.

[2] N.T. L'incarnation (Al Ittihâd) c'est le fait de croire qu'Allah existe dans la création, tout en affirmant l'existance des deux êtres: Le Créateur existe dans la créature comme le sucre est dissous dans le thé. Qu'Allah soit élevé au dessus de ces impiétés infâmes.

Partager cet article
Repost0
31 juillet 2011 7 31 /07 /juillet /2011 06:41

L’ignorance.

 

L’ignorance empêche le musulman de sortir de l’Islam ; lorsqu’il va à l’encontre d’un enseignement du messager d’Allah qu’il n’a pas encore appris ; à condition qu’il ait Foi qu’Allah est Unique, et qu’il ne Lui donne aucun associé.


Par contre s’il Lui donne un associé alors aucune excuse ne l’empêche de sortir de l’Islam. Allah a dit : « Certes, Allah ne pardonne pas qu’on Lui donne un associé, et Il pardonne ce qui est moindre que cela à qui Il veut. » Sourate 4 verset 48.

 

Quant au musulman monothéiste -qui cherche à se protéger de la colère d’Allah et désir Le satisfaire- ignore les enseignements du prophète : cette ignorance ne le fait pas sortir de l’Islam :

Allah a dit : « Il ne sied pas à Allah d’égarer un peuple après les avoir guidé ; tant qu’il ne leur a pas montré ce qui les préservent de Sa colère. » [Sourate 9 verset 115]

 

Et Allah a dit : « Votre Seigneur S'est prescrit à Lui-même la miséricorde. Et quiconque d'entre vous a fait un mal par ignorance, et ensuite s'est repenti et s'est réformé... Il est, alors, Pardonneur et Miséricordieux". » [Sourate 6 verset 54]

 

Ibn Hazm dit :

ولا خلاف في أن امرأ لو أسلم ولم يعلم شرائع الإسلام فاعتقد أن الخمر - حلال , وأن ليس على الإنسان صلاة , وهو لم يبلغه حكم الله تعالى لم يكن كافرا بلا خلاف يعتد به , حتى إذا قامت عليه الحجة فتمادى حينئذ بإجماع الأمة فهو كافر 

« Il n’existe aucune divergence quant au faite que si un homme se convertit à l’Islam, et ne connait pas les lois de l’Islam et par conséquent croit que l’alcool est licite, et que l’homme n’est pas tenu de prier et que le jugement d’Allah ne lui est pas parvenu sur ces choses là : il n’est pas mécréant, et il n’y a aucune divergence prise en compte à ce sujet jusqu’à ce que la preuve lui soit présentée et qu’il persiste ; dès lors et à l’unanimité de la communauté : il est mécréant. » [Al Mahallâ 11/206]

 

Ibn Taymiya dit :

ولا يجب أن يحكم في كل شخص قال ذلك بأنه كافر حتى يثبت في حقه شروط التكفير، وتنتفى موانعه، مثل من قال‏:‏ إن الخمر أو الربا حلال؛ لقرب عهده بالإسلام، أو لنشوئه في بادية بعيدة، أو سمع كلاما أنكره ولم يعتقد أنه من القرآن ولا أنه من أحاديث رسول اللّه صلى الله عليه وسلم، كما كان بعض السلف ينكر أشياء حتى يثبت عنده أن النبي صلى الله عليه وسلم قالها، وكما كان الصحابة يشكون في أشياء مثل رؤية الله وغير ذلك حتى يسألوا عن ذلك رسول اللّه صلى الله عليه وسلم، ومثل الذي قال‏:‏‏"‏ إذا أنا مِتُّ فاسحقوني، وذروني في اليم؛ لعلي أضل عن الله، ونحو ذلك‏"‏؛ فإن هؤلاء لا يكفرون حتى تقوم عليهم الحجة بالرسالة، كما قال اللّه تعالى‏:‏ ‏{‏لِئَلاَّ يَكُونَ لِلنَّاسِ عَلَى اللّهِ حُجَّةٌ بَعْدَ الرُّسُلِ ‏}‏ ‏[‏النساء‏:‏ 165‏]‏ وقد عفى الله لهذه الأمة عن الخطأ والنسيان‏.

  « Il n’est pas obligatoire de juger mécréant tout individu tenant de tels propos tant que ne sont pas confirmé pour son cas précis les conditions de sortie de l’Islam et l’extinction des empêchements. Par exemple, celui qui dit que l’alcool et l’usure sont licites, à cause qu’il vient de se convertir à l’Islam ou qu’il ait grandit dans un désert lointain. Ou par exemple : celui qui entend une parole et la rejette, ne croyant pas qu’elle provient du Coran ou des Hadîth du prophète, que la paix d’Allah soit sur lui. Et certains salafs contestaient certaines choses tant qu’il ne leur était pas confirmé qu’elles furent enseigné par le messager d’Allah, que la paix d’Allah soit sur lui ; c’est comme certains compagnons qui doutèrent de certains choses, comme le fait de voir Allah le jour du jugement, jusqu’à ce qu’ils eurent confirmation de cela de la part du messager d‘Allah, que la paix d’Allah soit sur lui. Et aussi, comme l’homme qui avait dit « Lorsque je mourrai, brûlez moi et jetez mes cendres dans le fleuve, afin que je puisse échapper à Allah » et les choses comme ça. Ces gens là ne sortent pas de l’Islam tant que la preuve du messager ne leur est pas présentée, comme l’a dit Allah : « Afin que les gens n’ait plus aucun argument devant Allah, après l’envoi des messagers. » Sourate 4 verset 165. Et Allah a pardonné à cette communauté l’erreur et l’oubli. » [Majmoû‘ Al Fatâwâ 35/165-166]

 

·          Règle : L’ignorance est une excuse pour celui qui est incapable de faire cesser cette ignorance, car incapable d’accéder à la preuve nécessaire pour connaître le sujet qu’il ignore.


Par contre, s’il capable d’y accéder, mais ne s’y intéresse pas ; il n’est pas excusé. La preuve de cette règle est la parole d’Allah : « Et ceux qui ont mécru se dédaignent de ce qui leur a été avertit. » (Sourate 46 verset 3)

 

Et Allah a dit : « Et ce Coran m'a été révélé pour que je vous avertisse, par sa voie, vous et tous ceux qu'il atteindra. » Sourate 6 verset 19.

 

Ibn Qoudâma Al Maqdissi[1] dit :

وَلَا خِلَافَ بَيْنَ أَهْلِ الْعِلْمِ فِي كُفْرِ مَنْ تَرَكَهَا جَاحِدًا لِوُجُوبِهَا ، إذَا كَانَ مِمَّنْ لَا يَجْهَلُ مِثْلُهُ ذَلِكَ، فَإِنْ كَانَ مِمَّنْ لَا يَعْرِفُ الْوُجُوبَ ، كَحَدِيثِ الْإِسْلَامِ ، وَالنَّاشِئِ بِغَيْرِ دَارِ الْإِسْلَامِ أَوْ بَادِيَةٍ بَعِيدَةٍ عَنْ الْأَمْصَارِ وَأَهْلِ الْعِلْمِ ، لَمْ يُحْكَمْ بِكُفْرِهِ ، وَعُرِّفَ ذَلِكَ ، وَتُثْبَتُ لَهُ أَدِلَّةُ وُجُوبِهَا ، فَإِنْ جَحَدَهَا بَعْدَ ذَلِكَ كَفَرَ .وَأَمَّا إذَا كَانَ الْجَاحِدُ لَهَا نَاشِئًا فِي الْأَمْصَارِ بَيْنَ أَهْلِ الْعِلْمِ ، فَإِنَّهُ يُكَفَّرُ بِمُجَرَّدِ جَحْدِهَا ، وَكَذَلِكَ الْحُكْمُ فِي مَبَانِي الْإِسْلَامِ كُلِّهَا ، وَهِيَ الزَّكَاةُ وَالصِّيَامُ وَالْحَجُّ ؛ لِأَنَّهَا مَبَانِي الْإِسْلَامِ ، وَأَدِلَّةُ وُجُوبِهَا لَا تَكَادُ تَخْفَى ، إذْ كَانَ الْكِتَابُ وَالسُّنَّةُ مَشْحُونَيْنِ بِأَدِلَّتِهَا ، وَالْإِجْمَاعُ مُنْعَقِدٌ عَلَيْهَا ، فَلَا يَجْحَدُهَا إلَّا مُعَانِدٌ لِلْإِسْلَامِ ، يَمْتَنِعُ مِنْ الْتِزَامِ الْأَحْكَامِ ، غَيْرُ قَابِلٍ لِكِتَابِ اللَّهِ تَعَالَى وَلَا سُنَّةِ رَسُولِهِ وَلَا إجْمَاعِ أُمَّتِهِ .

  « Il n’y a pas de divergence entre les savants quant à la mécréance de celui qui abandonne [la prière] en reniant son obligation, si une personne comme lui ne peut ignorer [qu’elle est obligatoire]. Par contre, si une personne telle que lui n’en connait pas l’obligation, comme celui qui vient de se convertir à l’Islam, ou qui ne grandit pas dans une terre d’Islam, ou dans un désert loin des contrées où se trouvent les savants : il ne sera pas jugé mécréant.[2] Il faudra d’abord lui faire connaître [l’obligation de la prière] et lui confirmer les preuves de son obligation ; si après cela il en renie toujours l’obligation : il devient mécréant. Mais si celui qui en renie l’obligation est quelqu’un qui grandit dans une contrée où se trouvent les savants : il devient mécréant dès qu’il la renie. Et il en est de même pour tous les piliers de l’Islam qui sont la Zakât, le jeûne et le pèlerinage : car ce sont les piliers de l’Islam et les preuves de leurs caractère obligatoire n’échappe quasiment à personne, vu que le Coran et la Sounna sont rependus ainsi que leurs preuves, ceci fait objet de consensus. Le seul qui puisse renier son obligation est celui qui s’entête contre l’Islam et refuse de s’engager à ses lois et d’accepter le Livre d’Allah, la Sounna de Son prophète et le consensus de sa communauté. » [Al Moughnî 12/275]

 

            Al Qâdhî ‘Iyâdh dit :

وكذلك إن أنكر منكر مكة أو البيت أو المسجد الحرام أو صفة الحج أو قال الحج واجب في القرآن واستقبال القبلة كذلك ولكن كونه على هذه الهيأة المتعارفة وأن تلك البقعة هي مكة والبيت والمسجد الحرام لا أدرى هل هي تلك أو غيرها ولعل الناقلين أن النبي صلى الله عليه وسلم فسرها بهذه التفاسير غلطوا ووهموا فهذا ومثله لا مرية في تكفيره إن كان ممن يظن به علم ذلك وممن خالط المسلمين وامتدت صحبته لهم إلا أن يكون حديث عهد بإسلام فيقال له سبيلك أن تسأل عن هذا الذى لم تعلمه بعد كافة المسلمين فلا تجد بينهم خلافا كافة عن كافة إلى معاصر الرسول صلى الله عليه وسلم أن هذه الأمور كما قيل لك وإن تلك البقعة هي مكة والبيت الذى فيها هو الكعبة والقبلة التى صلى لها الرسول صلى الله عليه وسلم والمسلمون وحجوا إليها وطافوا بها وأن تلك الأفعال هي صفات عبادة الحج والمراد به وهى التى فعلها النبي صلى الله عليه وسلم والمسلمون وإن صفات الصلوات المذكورة هي التى فعل النبي صلى الله عليه وسلم وشرح مراد الله بذلك وأبان حدودها فيقع لك العلم كما وقع لهم ولا ترتاب بذلك بعد والمرتاب في ذلك والمنكر بعد البحث وصحبته المسلمين كافر باتفاق ولا يعذر بقوله لا أدرى ولا يصدق فيه بل ظاهره التستر عن التكذيب إذ لا يمكن أنه لا يدرى

  « De même, si quelqu’un venait à renier l’existence de la Mecque ou de la maison sacrée ou de la mosquée sacrée, ou la description des rites du pèlerinage, ou bien qui dit que certes le pèlerinage est obligatoire d’après le Coran tout comme le fait de se tourner vers la Qibla, mais par contre s’agit-il bien de cet endroit bien connu et de ce village qu’est la Mecque ? Et la mosquée sacrée je ne sais pas si c’est vraiment cette mosquée là ou non ? Peut-être que les rapporteurs qui ont affirmé que le prophète a interprété ces termes en désignant ces lieux-là se sont trompé et se sont fait des illusions ? » Une telle personne il n’y a pas la moindre hésitation à la juger mécréante si on suppose qu’elle connaît ces choses là comme ceux qui vivent parmi les musulmans et qui les accompagnent depuis une certaine période, sauf celui qui vient de se convertir à l’Islam. Celui-là nous lui disons : tu dois procéder à l’interrogation des musulmans au sujet de ces choses que tu ne connais pas et tu verras qu’il n’y en a pas un d’entre eux qui diverge, de génération en génération jusqu’à l’époque du messager d’Allah, que ces choses sont comme on te l’a dit, et que ce village est bien la Mecque, et que la maison qui s’y trouve est bien la Ka3ba, et qu’elle est la direction vers laquelle se tournait le messager d’Allah –qu’Allah le bénisse et le salue- lors de ses prières, et c’est là que les musulmans vont faire leur pèlerinage et autour de laquelle ils tournent [par vénération pour Allah] et que toutes ces pratiques sont les descriptions des rituelles du pèlerinage et que c’est bien ça qui est voulu par le pèlerinage et c’est ce qu’a pratiqué le prophète -qu’Allah le bénisse et le salue- ainsi que les musulmans ; et que la description des cinq prières évoquées sont bien celles pratiquées par le prophète -qu’Allah le bénisse et le salue- et dont il expliqua la volonté d’Allah et exposa sa réglementation. Il faut que tu saches maintenant, comme ceux-là l’ont su et tu ne doit pas en douter.

Et celui qui continue à rejeter ces faits après avoir cherché et avoir fréquenté les musulmans : c’est un mécréant à l’unanimité et il n’est pas excusé par sa prétention « Je ne sais pas ! » et on ne peut croire une telle prétention. Au contraire ; il est évident qu’il essaie de cacher son démentit, vu qu’il est absolument impossible qu’il ne sache pas ça. »


Jusqu’à ce qu’il dise :

وكذلك من أنكر شيئا مما نص فيه القرآن بعد علمه أنه من القرآن الذى في أيدى الناس ومصاحف لمسلمين ولم يكن   جاهلا به ولا قريب عهد بالإسلام واحتج لإنكاره أما بأنه لم يصح النقل عنده ولا بلغه العلم به أو لتجويز الوهم على ناقله فنكفره بالطريقين المتقدمين لأنه مكذب للقرآن مكذب للنبى صلى الله عليه وسلم لكنه تستر بدعواه 

« Et de même, celui qui rejette quoi que ce soit qui fut noté dans le Coran après avoir su que cela vient du Coran, et que cela se trouve dans le Coran qui est entre les mains des gens et des les « Moçhaf » des musulmans, et qu’il n’est pas ignorant ni nouveau dans l’Islam, et qu’il prétexte pour justifier son rejet que ce rapport n’est pas authentique, ou qu’il n’a pas été informé de ça, ou qu’il considère possible que celui qui l’a rapporté se soit fait une illusion : nous jugeons une telle personne mécréante d’après le même procédé que celui qui précède : parce qu’il dément le Coran et qu’il dément le prophète, qu’Allah le bénisse et le salue, mais il essaie de dissimuler ce démentit par ces prétextes. »  [Ach-Chifâ 2/288-289]


Note : Ceci concerne les lois élémentaires que tout musulman est sensé connaitre. Par contre, en ce qui concerne les thèmes plus complexes qui nécessitent une étude approfondie et un bagage scientifique : l’étendue de l’excuse pour l’ignorance de ces choses là est beaucoup plus vaste ; il sera nécessaire que l’individu comprenne les preuves, puis s’il les refuse après que la vérité lui soit apparue alors il devient mécréant. 

 

Question : Est-ce que l’ignorance empêche également celui qui adore un autre qu’Allah de sortir de l’Islam ?


Réponse : Non l’ignorance n’empêche pas de sortir de l’Islam dans ce qui contredit l’Unicité d’Allah ni la Foi en la prophétie de Mouhammad. L’ignorance de ces deux principes empêche au contraire d’entrer dans l’Islam et non d’en sortir. [Voir page 163]

 

Et certains prétendent qu’il est une hérésie de faire une différence entre l’ignorance du monothéisme et l’ignorance dans le reste des thèmes de la religion, mais Cheykh ‘Abdallah Aboû Boutayn expliqua ce point :


يعتبر فهم الحجة، في الأمور التي تخفى على كثير من الناس، وليس فيها مناقضة للتوحيد والرسالة، كالجهل ببعض الصفات. وأما الأمور التي هي مناقضة للتوحيد، والإيمان بالرسالة، فقد صرح رحمه الله في مواضع كثيرة بكفر أصحابها، وقتلهم بعد الاستتابة، ولم يعذرهم بالجهل، مع أنا نتحقق أن سبب وقوعهم في تلك الأمور، إنما هو الجهل بحقيقتها؛ فلو علموا أنها كفر تخرج من الإسلام، لم يفعلوها. 

« On prend en considération la compréhension de la preuve dans les sujets qui peuvent échapper à beaucoup de gens, qui ne viennent pas contredire l’Unicité d’Allah ni la prophétie, comme par exemple le fait d’ignorer certains attributs d’Allah. Par contre les sujets qui contredisent directement l’Unicité d’Allah et la Foi en la prophétie, [Ibn Taymiya] a clairement stipulé dans plus d’un passage que celui qui en est coupable est un mécréant, et qu’il doit être exécuté s’il continue après qu’il ait été appelé à se rétracter ; et il ne l’excusa pas sous prétexte de l’ignorance !


Surtout que nous savons que la seule raison pour laquelle [ces gens] tombent dans la mécréance c’est justement parce qu’ils ignorent [le statut] véritable de ce qu’ils commettent, car s’ils savaient que c’était une mécréance qui est expulse de l’Islam ils ne l’auraient jamais fait ! » [Dourar As-Saniyya 10/368] Et le chapitre 12 sera consacré à répondre à cette prétention plus en détaille.

 

Points à retenir :


Ø   L’excuse par ignorance ne concerne que les musulmans monothéistes, et non ceux qui adorent d’autre qu’Allah ou ne croient pas en Son Unicité.

 

Ø   Les enseignements élémentaires de l’Islam ne peuvent être connus qu’après la transmission de la preuve.

 

Ø   L’excuse d’ignorer les choses élémentaires cesse dès que la preuve est accessible à l’individu.

 

Ø  Pour les sujets élémentaires, il n’est pas une condition que l’individu ait lu ou entendu la preuve : la preuve lui est établie dès qu’elle lui est accessible et qu’il sait qu’elle lui est accessible.

 

Ø  L’excuse d’ignorer les sujets complexes est plus vaste que pour les choses élémentaires.

 

L’excuse d’ignorer les sujets complexes ne cesse qu’après que la preuve soit présentée, expliquée et comprise par l’individu.



[1]              Il est ‘Abdallah Ibn Ahmad Ibn Mouhammad Ibn Qoudâma Al Jamâ3ilî Al Maqdissî. Juriste érudit du Hadîth [541-620 h. 1147-1223 ap. J-C]

[2] C'est-à-dire : il n’est pas banni de l’Islam et reste musulman, tant qu’il est monothéiste.

Partager cet article
Repost0
31 juillet 2011 7 31 /07 /juillet /2011 06:37
Les empêchements d’apostasie

Dans le Droit islamique ; l’empêchement, en arabe « Al Mâni‘ » (المانع  ) est une caractéristique précise dont la présence empêche la présence du verdict, mais dont l’absence ne cause ni la présence ni l’absence du verdict.


En d’autre terme : le verdict dépend de l’absence de tout empêchement.

 

La contrainte, par exemple, est un empêchement d’apostasie : lorsque la contrainte est présente, cela empêche la présence d’apostasie, mais lorsque la contrainte est absente : cela ne cause pas forcément l’apostasie. C'est-à-dire que : ce n’est pas parce qu’une personne n’est pas sous la contrainte qu’elle est forcément en train de commettre un acte d’apostasie.

 

·          Règle : Les empêchements sont les opposés des conditions : lorsque toutes les conditions sont réunies, cela implique fatalement qu’il n’existe aucun empêchement. Et lorsqu’un empêchement est présent, cela implique fatalement qu’une condition est manquante.

 

Ce pourquoi les empêchements, tout comme les conditions, sont réparties en trois catégories :


1)       Les empêchements relatifs à l’individu.

 

2)       Les empêchements relatifs à l’acte de l’individu.

 

3)       Les empêchements relatifs à la confirmation de l’acte de l’individu.

 

Les empêchements relatifs à l’individu :


·          Qu’il soit irresponsable (Fou, inconscient, enfant etc.)

 

·          Qu’il n’ait pas fait exprès (l’erreur, l’incompréhension de la signification de ses propos, l’ignorance etc…)

 

·          Qu’il soit contraint (sous menace de mort ou sous la torture ou autre.)

 

Ces empêchements se résument en 4 empêchements :

 

1)       L’ignorance.

 

2)       La mauvaise compréhension.

 

3)       L’erreur.

 

4)       La contrainte.

 

Les empêchements relatifs à l’acte :


·          La confusion de la situation (un acte pas claire, pas net, pas précis.)

 

·          L’absence de preuve nette et précise indiquant que l’acte est une cause d’apostasie. (Hadîth faible, ou authentique mais imprécis dans son indication.)

 

Les empêchements relatifs à la confirmation du verdict :


§   L’absence de preuve indiquant que l’individu ait commis une cause d’apostasie, l’absence de témoin ou d’aveu de la personne.

 

Points à retenir :

 

Ø   Les empêchements sont l’opposé des conditions.

 

Ø   Lorsque toutes les conditions sont là, c’est qu’il ne reste aucun empêchement. Et s’il y a un empêchement c’est qu’il manque une condition, forcément.

Partager cet article
Repost0
31 juillet 2011 7 31 /07 /juillet /2011 06:35
Les conditions d’apostasie

Dans le Droit islamique ; la condition -en arabe « Al Chart » (الشرط  )- désigne la norme dont le statut dépend : si elle n’est pas concrétisée le statut ne peut exister.

 

Exemple : Être saint d’esprit est une condition d’apostasie : celui qui est fou ne peut être jugé apostat, mais celui qui est saint d’esprit n’est pas forcément apostat, tant qu’il ne commet aucun acte d’apostasie.

 

Une condition d’apostasie désigne donc : la norme qui doit nécessairement exister pour pouvoir décréter l’apostasie de quelqu’un.

 

Les conditions d’apostasie se répartissent donc en 2 partis :


1)       Les conditions relatives à l’individu. (Il doit être conscient, responsable et libre)

 

2)       Les conditions relatives à l’acte de l’individu. (Qu’il commette un acte qui a clairement été désigné comme invalidant l’Islam par le Coran et la Sounna authentique)

 

·          Les conditions se rattachant à l’individu :

 

Ø   La responsabilité légale, c'est-à-dire qu’il doit être majeur et saint d’esprit.

Contrairement à un enfant ou un fou, ou inconscient (endormi, ivre etc.)…

 

Ø   L’intention; c'est-à-dire : commettre l’acte délibérément et exprès. 

Contrairement à faire un acte sans faire exprès.

 

Ø   Commettre l’acte par choix et librement.

Contrairement à celui qui est forcé sous la torture ou la menace de mort.

 

·          Les conditions se rattachant à l’acte :

 

Ø   Que l’acte ou la parole de l’individu soit net et précis, indiquant catégoriquement une mécréance.

 

Par contre s’il dit ou fait quelque chose qui peut être compris de deux manières différentes ; un sens mécréant et un sens non mécréant, alors ce n’est pas un acte net et précis, mais c’est un acte probable et confus.

 

Ø   Qu’une preuve légale indique clairement qu’il s’agit d’un acte causant l’apostasie.

 

Contrairement aux actes qu’aucune preuve n’indique clairement comme un acte causant l’apostasie.

 

Et il faut que le musulman prenne garde à ne pas prendre une autre source que le Coran et la Sounna selon la compréhension des Salafs pour déterminer l'Islam et ce qui s'y oppose; et de s'y référer strictement et scrupuleusement sans jamais se référer à quoi que ce soit d'autre.

 

L’obligation de se référer strictement au Coran, à la Sounna selon la compréhension des salafs dans le Takfîr et non sur la simple logique 

 

Cheykh Abdallah Aboû Boutayn dit:

وبالجملة: فيجب على من نصح نفسه، ألا يتكلم في هذه المسألة إلا بعلم وبرهان من الله؛ وليحذر من إخراج رجل من الإسلام بمجرد فهمه واستحسان عقله، فإن إخراج رجل من الإسلام أو إدخاله فيه، أعظم أمور الدين; وقد كفينا بيان هذه المسألة كغيرها، بل حكمها في الجملة أظهر أحكام الدين؛ فالواجب علينا: الاتباع وترك الابتداع، كما قال ابن مسعود رضي الله عنه: "اتبعوا ولا تبتدعوا فقد كفيتم".

  « Et globalement il faut que celui qui est sincère envers lui-même; ne se prononce pas dans ce sujet [le Takfîr] sauf si c'est sur base de connaissance et d'une preuve venant d'Allah. Et qu'il prenne garde d'exclure de l'Islam un homme uniquement sur base de sa propre conception et de sa propre évaluation car le fait de bannir un homme de l'Islam ou l'y faire entrer est la plus sérieuse des affaires de la religion. Et nous avons déjà suffisamment expliqué ce sujet ainsi que d'autres; et d'ailleurs son statut est le plus évident des statuts de la religion. Il nous est donc obligatoire de se conformer strictement [au Coran et à la Sounna] et de renoncer à toute innovation comme le disait Ibn Mas3oûd qu'Allah l'agrée: "Conformez vous et n'innovez pas; ce que vous avez-vous suffit" » [Dourar As-Saniyya 10/374]


Cette règle est élémentaire, elle revient au fondement de la Sounna qui est l’obligation de se conformer strictement à la Sounna du prophète.

 

Ainsi, lorsqu’on accuse un homme d’être sortit de l’Islam cela doit être sur base de preuves du Coran et de la Sounna déduites selon la procédure des Salafs Sâlih, et quiconque se base sur quoi que ce soit d’autre que cela est un innovateur égaré.

 

Ainsi celui qui applique le Takfîr sur une personne ou un groupe de gens, sans apporter la preuve que les Salafs appliquaient le Takfîr d’après ce procédé, tu sauras que c’est un égaré.

 

·          Les conditions pour confirmer l’acte d’une personne responsable :


Ø   Que le crime soit confirmé par une procédure correcte basée sur la certitude.

 

Contrairement aux soupçons, probabilités, incertitudes, mensonges etc.

 

Et ceci se confirme soit par :

 

Ø   L’aveu du coupable.

 

Ø   Le témoignage d’une personne fiable.

 

Si une personne est accusée d’avoir commis une apostasie, mais que l’accusation provienne d’une personne connue pour mentir, ou inconnue, ou que cela n’est qu’une rumeur ou que c’est non confirmé ou autre : il n’y a pas d’apostasie.

 

Définition simplifiée : est apostat toute personne consciente et responsable de ses actes et libre, qui commet un acte ou prononce une parole que les textes divins authentiques ont clairement désigné comme une cause de sortie de l’Islam.

 

Points à retenir :


Ø   Celui qui commet un acte d’apostasie sans faire exprès n’est pas apostat.

 

Ø   Il y a une différence entre ne pas faire exprès de faire quelque chose, et faire exprès de la faire en ignorant que cela provoque l’apostasie.

 

Ø   Celui qui prononce une parole dont il ignore la signification, ou commet un acte dont il ignore la signification ne devient pas apostat, car il n’a pas fait exprès de faire ce qu’il a fait.

 

Ø   Celui qui est contraint de faire une apostasie, n’est pas jugé apostat.


Celui qui commet un acte d’apostasie exprès et sans y être contraint : il est apostat.

Partager cet article
Repost0
31 juillet 2011 7 31 /07 /juillet /2011 06:13

L’apostasie


L’apostasie, en arabe Ar-Ridda (الردّة    ) signifie : Revenir à la mécréance après avoir eu un Islam valable, en commettant un facteur d’apostasie.

 

Par contre, s’il s’était convertit à l’Islam sous la contrainte, puis une fois libre retourne à sa religion de départ, il n’est pas considéré apostat car l’Islam sous la contrainte n’est pas un Islam valable. De même ; s’il a été éduqué depuis sa naissance sur le Chirk attribué à l’Islam ; comme les adorateurs de tombe par exemple ; et qu’il n’a jamais de sa vie désavoué ce Chirk alors ce n’est pas un apostat mais un mécréant d’origine. 

 

Cheykh Hammad Ibn Nâçir Al Mou3ammar dit :

أما من دخل في دين الإسلام ثم ارتد، فهؤلاء مرتدون، وأمرهم عندك واضح; وأما من لم يدخل في دين الإسلام، بل أدركته الدعوة الإسلامية، وهو على كفره، كعبدة الأوثان، فحكمه حكم الكافر الأصلي، لأنا لا نقول الأصل إسلامهم، والكفر طارئ عليهم. بل نقول: الذين نشؤوا بين الكفار، وأدركوا آباءهم على الشرك بالله، هم كآبائهم، كما دل عليه الحديث الصحيح في قوله:" فأبواه يهودانه، أو ينصرانه، أو يمجسانه ". فإن كان دين آبائهم الشرك بالله، فنشأ هؤلاء واستمروا عليه، فلا نقول الأصل الإسلام والكفر طارئ، بل نقول: هم الكفار الأصليون 

    « Pour ce qui est de celui qui est entré dans la religion de l’Islam puis en sort : ce genre la sont des apostats, et leur cas ne te pose aucun problème. Quant à celui qui n’est jamais entré dans l’Islam mais qui à au contraire été atteint par l’appel de l’Islam alors qu’il était sur la mécréance comme l’adoration des idoles : le statut d’une telle personne est le statut du mécréant d’origine car nous ne disons pas d’une telle personne qu’elle est d’origine musulmane puis que la mécréance a surgit en lui. Nous disons plutôt que ceux qui ont grandit entre les mécréants et ont trouvé leurs parents donner des associés à Allah : ils sont comme leurs parents comme le prouve le Hadîth authentique où il est dit « ce sont ses parents qui en font un juif, un chrétien ou un mazdéen. » Si la religion de ses parents était de donner des associés à Allah et que [leurs enfants] ont grandit avec ça et on perpétué cette religion, non ne disons pas que de telles personnes sont à l’origine des musulmans et que la mécréance a surgit en eux. Nous disons au contraire que ce sont des mécréants d’origine. » [Dourar As-Saniyya 10/335]

 

Les facteurs d’apostasie sont :


Ø   Une parole, comme par exemple :

Ø   Insulter Allah.

Ø   Invoquer le secours des morts ou des saints.

Ø   Démentir Allah ou le Coran ou la Sounnah.

 

Ø   Un acte, comme par exemple :

Ø   Uriner sur le Coran.

Ø  Faire une offrande à une créature.

Ø  Remplacer une loi d’Allah par la loi d’une créature.

Ø  Recourir au jugement d’une autre loi que celle d’Allah lors des disputes.

 

Quant à la croyance et au doute, ils ne sont pas un facteur d’apostasie, car l’apostasie est un jugement qui ne peut être appliqué sur une personne qu’en fonction de ce qu’elle dit ou ce qu’elle fait, et nul ne connaît le contenu des cœurs si ce n’est Allah. Si une personne tombe dans une croyance ou un doute invalidant l’Islam, mais n’en manifeste aucun signe et ne déclare rien de sa croyance extérieurement, il ne sera pas apostat mais hypocrite, et il sera jugé musulman par les hommes tant qu’il n’exprime pas sa mécréance par une parole ou un acte.


De même sه un musulman dit « Je doute de l’Islam » ou « Je crois qu’Allah est Jésus » il sera jugé apostat même dans son cœur il ne doutait pas ou ne croyait pas ce qu’il dit, mais qu’il le dise pour plaisanté ou dans un but mondain.

 

Charaf Ad-Dîn Al Hajâouî[1]dit:

باب حكم المرتد وهو الذي يكفر بعد إسلامه ولو مميزا طوعا ولو هازلا فمن أشرك بالله أو جحد ربوبيته أو وحدانيته أو صفة من صفاته أو اتخذ له صاحبة أو ولدا أو ادعى النبوة أو صدق من ادعاها أو جحد نبيا أو كتابا من كتب الله أو شيئا منه أو جحد الملائكة أو البعث أو سب الله أو رسوله أو استهزأ بالله أو كتبه أو رسله

« Chapitre du statut de l’apostat, qui est celui qui devient mécréant après avoir été musulman majeur, même en plaisantant. Donc, quiconque donne un associé à Allah, ou renie Sa Seigneurie ou Son Unicité ou l’un de Ses attributs ou lui attribue une femme ou un enfant, ou prétend être prophète ou croit celui qui le prétend, ou renie un prophète ou un Livre d’Allah ou quoi que ce soit de l’un de ces Livres, ou renie les anges ou la résurrection ou insulte Allah ou Son messager ou se moque d’Allah ou de Ses Livres ou de Ses messagers… » [Al Iqnâ3 4/297]

 

Note : On ne déclare l’apostasie de quelqu’un qu’en fonction de son acte ou de sa parole, et on ne prend pas en compte l’intention ni la croyance de la personne, sauf lorsque la situation indique la probabilité d’une erreur ou d’une contrainte.

 

L’apostasie est de deux types :


Ø  L’apostasie simple : c’est l’apostasie qui ne cause pas de décadence à autrui, ni de sacrilège ni de guerre contre l’Islam ou les musulman. Exemple : se mettre à adorer les morts ou les monuments, se convertir au christianisme.

 

Ø  L’apostasie aggravée : c’est l’apostasie causant la décadence, accompagnée de sacrilège, de ruse, de meurtre ou d’insulte envers Allah ou Son messager.

 

La différence entre les deux concerne l’appel à la rétractation, c'est-à-dire : inviter l’apostat à revenir à l’Islam ; lorsque l’apostat est coupable d’une apostasie simple il est inviter à se rétracter, et s’il est coupable d’une apostasie aggravée il est exécuté sur le champ, par l’autorité de l’état Islamique. Mais s’il se repentit avant d’avoir été saisi par les musulmans, il existe alors une divergence entre les juristes à savoir si son repentir est accepté ou non.

 

·         Comment se déroule la rétractation ?


Ibn ‘Abdel Barr Al Maliki dit :

فقيل لمالك كيف يستتابون قال يقال لهم أتركوا ما أنتم عليه فإن فعلوا وإلا قتلوا

« Il fut demandé à l’imam Mâlik « Comment les invite-t-on à se rétracter ? Il dit « On leur ordonne de renoncer à leur précepte, et s’ils refusent alors ils sont exécutés. » [At-Tamhîd 5/309]

 

Note : L’apostasie n’est jamais causée par une croyance ou une intention, mais uniquement par une parole ou un acte. On ne dit jamais qu’une personne a apostasie car elle a eu l’intention de ceci, ou parce qu’elle a cru cela, mais on dit qu’une personne a apostasié car elle a dit ceci ou fait cela.

 

Remarque :Ceux qui considèrent que la cause d’apostasie est la croyance ou l’intention du cœur sont les Mourji’a.

 

Points à retenir :


Ø  L’apostasie est une mécréance survenant après un Islam valable.

 

Ø  L’apostasie est causée uniquement par des paroles ou des actes, et jamais par une croyance ou une intention.

 

Ø  Lorsque la cause d’apostasie est l’idolâtrie, il n’est pas une condition d’apporter des preuves à l’apostat avant de le déclarer apostat.

 

Ø  Lorsque la cause d’apostasie est la mécréance, il faudra alors lui présenter les preuves avant de le déclaré apostat, sauf s’il s’agit d’une chose qu’une personne telle que lui ne pouvait ignorer.

 

Ø  En principe, l’apostat à droit à un délai pour se rétracter, sauf si sont apostasie est aggravée.

 

Ø  La peine de l’apostat ne peut être rendue que par l’autorité religieuse de l’Etat islamique.



[1]              Il est Moûsâ Ibn Ahmad Ibn Moûsa Ibn Sâlim Ibn ‘Îsâ Ibn Sâlim Al Hijâouî, 968 de l’hégire (1560 ap. J.C.) Savant et juriste de tendance Hanbalite.

Partager cet article
Repost0
31 juillet 2011 7 31 /07 /juillet /2011 06:09

L’élémentaire et le subtil


Les enseignements de l’Islam sont de deux degrés :


1)       Les enseignements évidents et élémentaires.

C’est ce que le commun des musulmans est sensé connaître à partir du moment où il a possibilité de lire le Coran et poser des questions aux savants.

 

2)       Les enseignements subtiles.

C’est ce qui nécessite une certaine capacité d’apprentissage que la plupart des musulmans n’ont pas forcément.

Et faire la distinction entre ces deux degré d’évidence est nécessaire pour savoir à partir de quant est-il possible à un musulman d’ignorer un enseignement sans tomber dans la désobéissance pour cette ignorance.

 

·          Règle : Lorsqu’une personne remplit les critères du fondement de l’Islam, il est musulman même s’il ignore ou comprend mal les branches de l’Islam évidentes et élémentaires, à condition qu’il cherche à les apprendre.

La preuve de cette règle est la parole d’Allah : « Quiconque mécroit au Tâghoût tandis qu’il a Foi en Allah, a saisit l’anse la plus solide qui ne peut se briser. » Sourate 2 verset 256 

Ainsi que la parole d’Allah: « Et à ceux qui s'écartent de l’adoration des Tâghoût, tandis qu'ils reviennent à Allah, à eux la bonne nouvelle! Annonce la bonne nouvelle à Mes serviteurs » Sourate 39 verset 17.

Ces versets prouvent bien que la bonne nouvelle est annoncée à tout homme qui désavoue le Tâghoût et en abandonne le culte, et qui a Foi en Allah. Dès qu’il a réalisé ces deux choses ; il a saisit l’anse la plus solide qui est l’Islam, même s’il ignore certains enseignements du prophète, même les plus élémentaires ; comme c’est le cas de celui qui vient de se convertir à l’Islam ou qui vit loin des musulmans.

 

Exemple : Si un homme se convertit à l’Islam, en désavouant toute autre religion et en abandonnant l’adoration de tout autre qu’Allah, et en reconnaissant Mouhammad comme prophète et en acceptant son message, et d’adhère à tout ce qu’il apprendra de l’enseignement du prophète ; mais qu’il ne sait pas encore que l’alcool est interdit par exemple, car les preuve de son interdiction ne lui sont pas encore parvenue, ni que la prière est obligatoire et au nombre de 5 par jour car la preuve de cela ne lui est pas parvenu : il est musulman pour son monothéisme et sa Foi en la prophétie de Mouhammad, et excusé pour son ignorance jusqu’à ce qu’il ai été averti.

 

L’imam Ibn Hazm dit :

وكذلك من لم يبلغه الباب من واجبات الدين فإنه معذور لا ملامة عليه وقد كان جعفر بن أبي طالب وأصحابه رضي الله عنهم بأرض الحبشة ورسول الله صلى الله عليه وسلم بالمدينة والقرآن ينزل والشرائع تشرع فلا يبلغ إلى جعفر وأصحابه أصلاً لانقطاع الطرق جملة من المدينة إلى أرض الحبشة وبقوا كذلك ست سنين فما ضرهم ذلك في دينهم شيئاً إذ عملوا بالمحرم وتركوا المفروض. 

« Aussi, celui à qui les obligations de la religion ne sont pas parvenus ; il est excusé et irréprochable. D’ailleurs, Ja‘far ibn Abî Tâlib et ses compagnons –qu’Allah les agrée- étaient en Abyssinie alors que le messager –que la Paix d’Allah soit sur lui- était a Médine, et le Coran se révélait et les rituelles se légiféraient, et rien de tout cela ne parvint à Ja‘far et ses compagnons à cause de la rupture totale entre Médine et l’Abyssinie, et ils demeurèrent dans cette situation 6 années, sans que cela ne fasse le moindre mal à leur religion malgré qu’ils commettaient des choses qui furent interdites, et délaissèrent des choses qui furent ordonnées[1] »


Puis il dit :

وكل ما ذكرنا يبطل قول من قال من الخوارج أن في حين بعث النبي صلى الله عليه وسلم يلزم من في أقاصي الأرض الإيمان به ومعرفة شرائعه فإن ماتوا في تلك الحال ماتوا كفاراً إلى النار ويبطل هذا قول الله عز وجل " لا يكلف الله نفساً إلا وسعها لها ما كسبت وعليها ما اكتسبت " وليس في وسع أحد علم الغيب 

« Et tout ce que nous avons mentionné invalide l’avis de certains Khawârij ; que dès que le prophète fut envoyé, il fut alors imposable à toute personne au fin font de tous les continents d’avoir Foi en lui[2] et de connaître toute ses lois[3], et que s’ils mourraient sans connaître cela ils meurent mécréants et finissent en enfer. Cet avis est invalidé par le verset : « Allah n’impose à aucune âme au-delà de sa capacité » et il n’est de la capacité de personne de connaître l’inconnu. » [Al Fiçal 4/50,51]

 

Et Ibn Taymiya dit :

لا يكفر العلماء من استحل شيئا من المحرمات لقرب عهده بالإسلام أو لنشأته ببادية بعيدة فإن حكم الكفر لا يكون إلا بعد بلوغ الرسالة 

« Et les savants ne bannissent pas de l’Islam celui qui permet une interdiction à cause qu’il vient de se convertir, ou qu’il vit dans un désert lointain. En effet, le statut de mécréant n’est donné qu’après la transmission du message. » [Majmoû‘ Al Fatâwâ, 28/501]

 

Remarque importante : Par contre, s’il ne s’intéresse pas a savoir ce que son Seigneur attend de lui, et ce que son messager a ordonné et interdit, alors il n’est pas excusé de les ignorer car il a fait exprès de ne pas les apprendre et ceci est la mécréance par dédain comme nous l’avions vu. Allah a dit : « Et les mécréants se dédaignent de ce qu’on leur avertit » Sourate 46 verset 3. Ceci concerne les lois claires et élémentaires.

 

‘Abdallah et Ibrahim fils d’Abdellatîf Âl Cheykh ainsi que Soulaymân Ibn Sahmân ont dit : 

ومسألة تكفير المعين مسألة معروفة، إذا قال قولا يكون القول به كفرا، فيقال: من قال بهذا القول فهو كافر، لكن الشخص المعين، إذا قال ذلك لا يحكم بكفره، حتى تقوم عليه الحجة التي يكفر تاركها. وهذا في المسائل الخفية، التي قد يخفى دليلها على بعض الناس، كما في مسائل القدر والإرجاء ونحو ذلك مما قاله أهل الأهواء، فإن بعض أقوالهم تتضمن أمورا كفرية، من رد أدلة الكتاب والسنة المتواترة، فيكون القول المتضمن لرد بعض النصوص كفرا، ولا يحكم على قائله بالكفر، لاحتمال وجود مانع كالجهل، وعدم العلم بنقض النص، أو بدلالته، فإن الشرائع لا تلزم إلا بعد بلوغها؛ ذكر ذلك شيخ الإسلام ابن تيمية، قدس الله روحه في كثير من كتبه. 

« La question de bannir un individu de l’Islam est un thème bien connu ; lorsqu’il dit une parole dont la prononciation est une mécréance, on dit que quiconque tien ces propos est un mécréant, mais l’individu donné qui la prononce ne sera bannis de l’Islam qu’après que la preuve dont l’abandon est une mécréance lui soit présentée. Et ceci concerne les questions subtiles dont les preuves peuvent échapper à certaines personnes, comme par exemple les questions relatives au Destin, à l’Irjâ’ et autre professions d’hérétiques. En effet, certains de leurs propos contiennent des éléments impies qui réfutent les preuves du Coran et de la Sounna avérée, or les propos consistant en une réfutation des textes sont mécréance. Mais on ne donnera pas le statut de mécréant à celui qui les tient, lorsqu’il existe une probabilité que l’ignorance puisse empêcher de lui donner ce statut, et qu’il n’a pas connaissance des textes qu’il est en train de contredire ni des preuves ; car les lois ne sont imposables qu’après avoir été transmise, comme le mentionna Cheykh Al Islâm Ibn Taymiya, qu’Allah bénisse son âme, dans beaucoup de ses livres. » [Dourar As-Saniyya 10/432, 433]

 

Cheykh Al Islâm Ibn Taymiya a dit :

وَهَذَا إذَا كَانَ فِي الْمَقَالَاتِ الْخَفِيَّةِ فَقَدْ يُقَالُ : إنَّهُ فِيهَا مُخْطِئٌ ضَالٌّ لَمْ تَقُمْ عَلَيْهِ الْحُجَّةُ الَّتِي يَكْفُرُ صَاحِبُهَا ؛ لَكِنَّ ذَلِكَ يَقَعُ فِي طَوَائِفَ مِنْهُمْ فِي الْأُمُورِ الظَّاهِرَةِ الَّتِي تَعْلَمُ الْعَامَّةُ وَالْخَاصَّةُ مِنْ الْمُسْلِمِينَ أَنَّهَا مِنْ دِينِ الْمُسْلِمِينَ ؛ بَلْ الْيَهُودُ وَالنَّصَارَى يَعْلَمُونَ : أَنَّ مُحَمَّدًا صَلَّى اللَّهُ عَلَيْهِ وَسَلَّمَ بُعِثَ بِهَا وَكَفَّرَ مُخَالِفَهَا ؛ مِثْلُ أَمْرِهِ بِعِبَادَةِ اللَّهِ وَحْدَهُ لَا شَرِيكَ لَهُ وَنَهْيُهُ عَنْ عِبَادَةِ أَحَدٍ سِوَى اللَّهِ مِنْ الْمَلَائِكَةِ وَالنَّبِيِّينَ وَالشَّمْسِ وَالْقَمَرِ وَالْكَوَاكِبِ وَالْأَصْنَامِ وَغَيْرِ ذَلِكَ ؛ فَإِنَّ هَذَا أَظْهَرُ شَعَائِرِ الْإِسْلَامِ وَمِثْلُ أَمْرِهِ بِالصَّلَوَاتِ الْخَمْسِ وَإِيجَابِهِ لَهَا وَتَعْظِيمِ شَأْنِهَا وَمِثْلُ مُعَادَاتِهِ لِلْيَهُودِ وَالنَّصَارَى وَالْمُشْرِكِينَ وَالصَّابِئِينَ وَالْمَجُوسِ وَمِثْلُ تَحْرِيمِ الْفَوَاحِشِ وَالرِّبَا وَالْخَمْرِ وَالْمَيْسِرِ وَنَحْوِ ذَلِكَ . ثُمَّ تَجِدُ كَثِيرًا مِنْ رُؤَسَائِهِمْ وَقَعُوا فِي هَذِهِ الْأُمُورِ فَكَانُوا مُرْتَدِّينَ    

« Et ceci est lorsqu’il s’agit de propos subtiles, on peut dire alors qu’untel s’est trompé et égaré, la preuve dont l’abandon est une mécréance ne lui est pas parvenue. Mais il arrive à certains groupes d’entre eux de tomber des dans choses évidentes que tous les musulmans, populace et individus, savent que cela fait partie de la religion des musulmans, que même les juifs et les chrétiens savent que Mouhammad –que la Paix d’Allah soit sur lui- fut envoyé pour l’enseigner et jugea mécréant celui qui s’y oppose ; comme par exemple le commandement de n’adorer qu’Allah seul sans associé, l’interdiction d’adorer un autre que Lui que ce soit les anges, les prophètes, le soleil la lune ou les astres et les idoles. Ce sont les plus élémentaires rituelles de l’Islam, ainsi que l’obligation des 5 prières et la vénération de ce rite, et l’opposition aux juifs, chrétiens, idolâtres, sabéens et mazdéens, et l’interdiction des turpitudes, de l’usure, de l’alcool et des jeux de hasard. Puis tu vois beaucoup de leurs chefs qui tombèrent dans [le rejet de] ces choses et devinrent donc des apostats. » [Majmoû‘ Al Fatâwâ 4/54]

On notera donc que les savants font une différence entre celui qui ignore un enseignement élémentaire de l’Islam et celui qui ignore une question subtile.

 

Il faut noter aussi que la valeur « élémentaire » et « subtil » ne sont pas des valeurs absolues mais bien des valeurs relatives.


Ça veut dire que : on ne peut pas forcément dire que l’interdiction de l’alcool est toujours un enseignement élémentaire, sans avoir a tenir compte du degré d’enseignement de l’Islam dans la région et l’époque. Pareil pour l’information que les mots et les phrases du Coran sont aussi inclus dans la parole d’Allah, contrairement à ce que disent les Acharites : eh bien ce n’est pas toujours une question subtile sans avoir à tenir comte du degré d’enseignement de l’Islam dans la région et l’époque, mais il arrive qu’on se retrouve dans une région où les avis des savants sunnites sont rependus et les réponses aux arguments des hérétiques sont propagées de telle manière que celui qui professe encore ce genre d’hérésie devient mécréant sans qu’il ne faille se demander si la preuve lui est établie ou non.


Il arrive donc des fois que certains enseignements soient évidents et élémentaires dans une région à une époque donnée, puis qu’au fil des siècles ces enseignements s’oublient petit à petit à cause de l’apparition d’égarés qui au fil des temps inculquent des hérésies aux musulmans : au final ces choses qui étaient élémentaires à une époque deviennent un enseignement subtil que la plupart des musulmans sont incapables de connaître sans quelqu’un qui leur enseigne la loi d’Allah.

 

Et inversement il arrive que certains sujets qui sont subtils à une époque deviennent un enseignement élémentaire ; c’est le cas après que les savants et les prêcheurs aient propagé ces enseignements à travers les livres, les conférences ou les sermon du vendredi ; ce pourquoi il arriva que dans certaines régions à une certaine époque : celui qui renie que la lapidation de l’adultérin marié -comme ce fut le cas de certains Khawârij- soit excusé par l’ignorance et ne devienne pas mécréant, alors que lorsque cela vient de la part d’une personne qui vit dans une région où cet enseignement est connu et propagé il ne soit pas excusé et devienne mécréant immédiatement sans qu’il ne faille au préalable se demander s’il a été avertit de cet enseignement.

 

Ibn Taymiya dit:

كذلك من دعا غير الله وحج إلى غير الله هو أيضا مشرك والذي فعله كفر لكن قد لا يكون عالما بأن هذا شرك محرم كما أن كثيرا من الناس دخلوا في الاسلام من التتار وغيرهم وعندهم أصنام لهم صغار من لبد وغيره وهم يتقربون اليها   ويعظمونها ولا يعلمون أن ذلك محرم في دين الاسلام ويتقربون إلى النار أيضا ولا يعلمون أن ذلك محرم فكثير من أنواع الشرك قد يخفى على بعض من دخل في الإسلام ولا يعلم أنه شرك فهذا ضال وعمله الذي أشرك فيه باطل لكن لا يستحق العقوبة حتى تقوم عليه الحجة

      « Et aussi, celui qui invoque un autre qu’Allah ou fait le pèlerinage pour un autre qu’Allah est aussi un Mouchrik, et ce qu’il commet est une mécréance, mais il se  peut qu’il ne sache pas que ceci est du Chirk illicite, comme c’est le cas de beaucoup de gens qui entrent dans l’Islam chez les Tatars et autres qu’eux, et qui ont des petites statuettes d’étoffe ou autre, auxquels ils rendent des cultes et qu’ils vénèrent, sans savoir que ceci est interdit dans la religion de l’Islam, ou encore offrent des cultes au feu, sans savoir que ceci est interdit. Et ainsi, beaucoup de formes de Chirk échappent à certains qui entrent dans l’Islam qui ne savent pas que ceci est du Chirk, une telle personne est donc égarée et son acte dans lequel il a associé est vain, mais elle ne mérite pas de châtiment tant que la preuve ne lui est pas parvenue. " [Ar Radd 3Alâ Al 'Akhnâ'î pp. 61, 62]

Ibn Taymiya explique ici que l’interdiction d’adorer le feu était devenu un enseignement subtil à son époque, et ceci à cause du grand nombre de savant du mal qui trafiquaient la vérité aux gens et du petit nombre de ceux qui expliquent la vérité : il expliqua que ces mécréants ne méritent pas le châtiment tant que l’explication ne leur est pas parvenue. Mais ils ne sont, bien sur, pas musulmans ! [Et comment seraient-ils musulmans alors qu’ils adorent du feu et des poupées ?]

 

Et Ibn Taymiya dit aussi :

وَهَؤُلَاءِ الْأَجْنَاسُ وَإِنْ كَانُوا قَدْ كَثُرُوا فِي هَذَا الزَّمَانِ فَلِقِلَّةِ دُعَاةِ الْعِلْمِ وَالْإِيمَانِ وَفُتُورِ آثَارِ الرِّسَالَةِ فِي أَكْثَرِ الْبُلْدَانِ وَأَكْثَرُ هَؤُلَاءِ لَيْسَ عِنْدَهُمْ مِنْ آثَارِ الرِّسَالَةِ وَمِيرَاثِ النُّبُوَّةِ مَا يَعْرِفُونَ بِهِ الْهُدَى وَكَثِيرٌ مِنْهُمْ لَمْ يَبْلُغْهُمْ ذَلِكَ وَفِي أَوْقَاتِ الْفَتَرَاتِ وَأَمْكِنَةِ الْفَتَرَاتِ : يُثَابُ الرَّجُلُ عَلَى مَا مَعَهُ مِنْ الْإِيمَانِ الْقَلِيلِ وَيَغْفِرُ اللَّهُ فِيهِ لِمَنْ لَمْ تَقُمْ الْحُجَّةُ عَلَيْهِ مَا لَا يَغْفِرُ بِهِ لِمَنْ قَامَتْ الْحُجَّةُ عَلَيْهِ كَمَا فِي الْحَدِيثِ الْمَعْرُوفِ : " { يَأْتِي عَلَى النَّاسِ زَمَانٌ لَا يَعْرِفُونَ فِيهِ صَلَاةً وَلَا صِيَامًا وَلَا حَجًّا وَلَا عُمْرَةً إلَّا الشَّيْخَ الْكَبِيرَ ؛ وَالْعَجُوزَ الْكَبِيرَةَ . وَيَقُولُونَ : أَدْرَكْنَا آبَاءَنَا وَهُمْ يَقُولُونَ لَا إلَهَ إلَّا اللَّهُ فَقِيلَ لِحُذَيْفَةَ بْنِ الْيَمَانِ : مَا تُغْنِي عَنْهُمْ لَا إلَهَ إلَّا اللَّهُ ؟ فَقَالَ : تُنْجِيهِمْ مِنْ النَّارِ } . وَأَصْلُ ذَلِكَ أَنَّ الْمَقَالَةَ الَّتِي هِيَ كُفْرٌ بِالْكِتَابِ وَالسُّنَّةِ وَالْإِجْمَاعِ يُقَالُ هِيَ كُفْرٌ قَوْلًا يُطْلَقُ كَمَا دَلَّ عَلَى ذَلِكَ الدَّلَائِلُ الشَّرْعِيَّةُ ؛ فَإِنَّ " الْإِيمَانَ " مِنْ الْأَحْكَامِ الْمُتَلَقَّاةِ عَنْ اللَّهِ وَرَسُولِهِ ؛ لَيْسَ ذَلِكَ مِمَّا يَحْكُمُ فِيهِ النَّاسُ بِظُنُونِهِمْ وَأَهْوَائِهِمْ . وَلَا يَجِبُ أَنْ يُحْكَمَ فِي كُلِّ شَخْصٍ قَالَ ذَلِكَ بِأَنَّهُ كَافِرٌ حَتَّى يَثْبُتَ فِي حَقِّهِ شُرُوطُ التَّكْفِيرِ وَتَنْتَفِي مَوَانِعُهُ مِثْلُ مَنْ قَالَ : إنَّ الْخَمْرَ أَوْ الرِّبَا حَلَالٌ ؛ لِقُرْبِ عَهْدِهِ بِالْإِسْلَامِ ؛ أَوْ لِنُشُوئِهِ فِي بَادِيَةٍ بَعِيدَةٍ أَوْ سَمِعَ كَلَامًا أَنْكَرَهُ وَلَمْ يَعْتَقِدْ أَنَّهُ مِنْ الْقُرْآنِ وَلَا أَنَّهُ مِنْ أَحَادِيثِ رَسُولِ اللَّهِ صَلَّى اللَّهُ عَلَيْهِ وَسَلَّمَ كَمَا كَانَ بَعْضُ السَّلَفِ يُنْكِرُ أَشْيَاءَ حَتَّى يَثْبُتَ عِنْدَهُ أَنَّ النَّبِيَّ صَلَّى اللَّهُ عَلَيْهِ وَسَلَّمَ قَالَهَا وَكَمَا كَانَ الصَّحَابَةُ يَشُكُّونَ فِي أَشْيَاءَ مِثْلَ رُؤْيَةِ اللَّهِ وَغَيْرِ ذَلِكَ حَتَّى يَسْأَلُوا عَنْ ذَلِكَ رَسُولَ اللَّهِ صَلَّى اللَّهُ عَلَيْهِ وَسَلَّمَ وَمِثْلَ الَّذِي قَالَ : إذَا أَنَا مُتّ فَاسْحَقُونِي وذروني فِي الْيَمِّ ؛ لَعَلِّي أَضِلُّ عَنْ اللَّهِ وَنَحْوَ ذَلِكَ ؛ فَإِنَّ هَؤُلَاءِ لَا يُكَفَّرُونَ حَتَّى تَقُومَ عَلَيْهِمْ الْحُجَّةُ بِالرِّسَالَةِ كَمَا قَالَ اللَّهُ تَعَالَى : { لِئَلَّا يَكُونَ لِلنَّاسِ عَلَى اللَّهِ حُجَّةٌ بَعْدَ الرُّسُلِ } وَقَدْ عَفَا اللَّه لِهَذِهِ الْأُمَّةِ عَنْ الْخَطَأِ وَالنِّسْيَانِ

« Et même si ces espèces là se retrouvent beaucoup à notre époque, ;c’est à cause du peu de prêcheurs à la science et à la Foi ainsi que la rupture des vestiges du message du prophète dans la plupart des contrées, et la majorité d’entre eux n’a aucun héritage de ces prophètes pour pouvoir connaitre le droit chemin, certain même n’y ont jamais accédé. Or, dans les périodes et régions de ruptures, l’homme est récompensé en fonction du peu de Foi qu’il a, et Allah lui pardonne pour les choses où la preuve ne lui est pas parvenue, alors qu’Il ne les aurait pas pardonnées à celui qui aurait eu ces preuves, comme dans le Hadîth connu où il est dit : « Il viendra une époque où les gens ne connaîtront plus ce qu’est la prière ni le jeûne, ni le pèlerinage, ni la ‘Omra, à part le vieux et la vieille, et ils diront « Nous avons vu nos pères attester qu’il n’y a de vrai dieu qu’Allah. » Il fut alors dit à Houdheyfa Ibn Al Yamân « à quoi leur servira de dire qu’il n’y a de vrai dieu qu’Allah ?! » il répondit « à les sauver du Feu ». Et le principe de cela est que les propos étant une mécréance envers le Livre, la Sounnah et l’unanimité, on dit d’eux qu’ils sont une mécréance, dans l’absolue, comme le montre les preuves légales. Car en effet, la Foi envers les Lois venues d’Allah et de Son messager ne peut être estimée par le seul biais de la pensée et des désirs. Et il ne faut pas dire de tout-un-chacun qu’il est mécréant, tant qu’on a pas confirmé pour son cas personnel que les conditions du verdict de mécréance soient réunies et que les empêchements de ce verdict soient évincés, comme pour celui qui dit « L’alcool et l’usure sont licite » à cause qu’il vient de se convertir à l’Islam, ou qu’il a grandit dans un désert lointain, ou qu’il entende une parole qu’il refuse d’accepter car il ne croit pas qu’elle vient du Coran ou des Hadîth du messager d’Allah, qu’Allah prie sur lui et le salue ; comme ce fut le cas de certains Salafs qui reniaient certaines choses jusqu’à ce qu’il leur soit confirmé qu’elles furent enseigné par le prophète ; qu’Allah le bénisse et le salue, et comme ce fut le cas de certains compagnons qui doutaient de choses comme la question de voir Allah dans l’au-delà ou d’autres questions encore; jusqu’à ce qu’ils interrogent le prophète à ces sujets. Et aussi comme l’homme qui disait « Lorsque je meurs, brulez-moi et rependez mes cendres dans le fleuve ; peut être ainsi échapperais-je à Allah » ou quelque chose comme ça. Ceux là ne sont pas bannis de l’Islam tant que la preuve du message ne leur est pas parvenue ; Allah a dit « Afin qu’il n’y ait plus d’argument pour quiconque ; après l’envoie des messagers. Et Allah a pardonné à cette communauté les erreurs et l’oubli » [Majmoû3 Al Fatâwâ 35/165]

 

Mais nous notons tout-de même que ces propos d’Ibn Taymiya sert d’argument à certains qui prétendent que lorsqu’un musulman donne un associé à Allah par ignorance il reste tout de même musulman jusqu’à ce que les preuves lui parviennent ; c’est pour ça que nous allons mettre en évidence deux normes qu’Ibn Taymiya a mentionné dans cette fatwa qui prouvent qu’il ne parle pas de celui qui donne un associé à Allah :


1)      Il a dit : « Or, dans les périodes et régions de ruptures, l’homme est récompensé en fonction du peu de Foi qu’il a » Or nous avons bien expliqué dans la définition de la Foi ; que la base de la Foi est la conviction et la connaissance qu’Allah est Unique et que nul autre que Lui n’est source de bien et de mal ni ne mérite d’être invoqué. [Voir page 34.]


2)      Il a dit : « Et Allah a pardonné à cette communauté les erreurs et l’oubli » Or, Ibn Taymiya ne considère pas que celui qui donne un associé à Allah fasse partie de la communauté musulmane car il dit :

إذْ جَمِيعُ أُمَّةِ مُحَمَّدٍ صَلَّى اللَّهُ عَلَيْهِ وَسَلَّمَ مُوَحِّدُونَ وَلَا يُخَلَّدُ فِي النَّارِ مِنْ أَهْلِ التَّوْحِيدِ أَحَدٌ. وَ " التَّوْحِيدُ " هُوَ مَا بَيَّنَهُ اللَّهُ تَعَالَى فِي كِتَابِهِ وَعَلَى لِسَانِ رَسُولِهِ صَلَّى اللَّهُ عَلَيْهِ وَسَلَّمَ . كَقَوْلِهِ تَعَالَى : { قُلْ هُوَ اللَّهُ أَحَدٌ } { اللَّهُ الصَّمَدُ } { لَمْ يَلِدْ وَلَمْ يُولَدْ } { وَلَمْ يَكُنْ لَهُ كُفُوًا أَحَدٌ } وَهَذِهِ السُّورَةُ تَعْدِلُ ثُلُثَ الْقُرْآنِ . وَقَوْلُهُ : { قُلْ يَا أَيُّهَا الْكَافِرُونَ } { لَا أَعْبُدُ مَا تَعْبُدُونَ } { وَلَا أَنْتُمْ عَابِدُونَ مَا أَعْبُدُ } { وَلَا أَنَا عَابِدٌ مَا عَبَدْتُمْ } { وَلَا أَنْتُمْ عَابِدُونَ مَا أَعْبُدُ } { لَكُمْ دِينُكُمْ وَلِيَ دِينِ } وَقَالَ تَعَالَى : { فَاعْلَمْ أَنَّهُ لَا إلَهَ إلَّا اللَّهُ وَاسْتَغْفِرْ لِذَنْبِكَ وَلِلْمُؤْمِنِينَ وَالْمُؤْمِنَاتِ } وَقَالَ تَعَالَى : { وَمَا أَرْسَلْنَا مِنْ قَبْلِكَ مِنْ رَسُولٍ إلَّا نُوحِي إلَيْهِ أَنَّهُ لَا إلَهَ إلَّا أَنَا فَاعْبُدُونِ }

« Vu que toute la communauté de Mouhammad, qu’Allah le bénisse et le salue, sont des monothéistes ; et aucun monothéiste ne s’éternisera en enfer. Et le Monothéisme c’est ce qu’Allah a défini dans Son Livre et par la langue de Son messager qu’Allah le bénisse te le salue ; comme dans le verset « Dis, Allah est Un, Allah de qui toute la création dépend ; Il n’a pas eu d’enfant et n’est le fils de personne ; et personne ne lui est semblable. » Et cette sourate à elle seule vaut un tiers du Coran ; ainsi que le verset « Dis Ô vous les mécréants, je n’adore pas ce que vous adorez, vous n’êtes pas adorateurs de Celui que j’adore, et je ne suis pas adorateur de ce que vous adorez, et vous n’êtes pas adorateurs de Celui que j’adore ; à vous votre religion et à moi ma religion. » Et Allah a dit « Sache qu’il n’y a de vrai dieu sauf Allah, et demande le pardon de ton péché ainsi que pour les croyants et les croyantes. » Et Allah a dit « Et Nous n’avons envoyé avant toi de messagers sans leur révéler qu’il n’y a de vrai dieu que Moi ; adorez-Moi donc. » » [Majmoû‘ Al Fatâwâ 11/487]

Il est donc claire que celui qui donne un égal à Allah n’est pas inclus dans les propos d’Ibn Taymiya.

 

Points à retenir :


Ø  Les branches de l’Islam: c’est tout ce dont l’ignorance ou l’abandon n’entraine pas l’ignorance de l’Unicité d’Allah ou l’insoumission à la Loi enseignée par Son messager Mouhammad, qu’Allah le bénisse et le salue.

 

Ø  En principe, l’excuse pour l’ignorance ou l’erreur est accordée au musulman dans les branches de l’Islam élémentaires lorsque celui-ci est incapable de les avoir connues, jusqu’à ce que la preuve lui soit présentée.

 

Ø  Une fois que la preuve est présentée au musulman et qu’il est capable de comprendre : il n’est plus excusé pour son ignorance ou sa mauvaise compréhension, et s’il continu à s’y opposer il devient apostat.

 

Ø  L’élémentaire et le subtil sont des valeurs qui dépendent de l’état de l’enseignement de l’Islam dans la région et l’époque.

 

Ø  Lorsque le fondement de l’Islam devient un enseignement subtil dans certaines époques -à cause du manque de prêcheur à la vérité et du grand nombre de prêcheur au mal- et que les gens ne sont plus capable de comprendre le fondement de la religion : on se retrouve dans une époque de rupture. Ainsi le mécréant qui meurt dans une telle époque ne méritera pas automatiquement l’enfer comme le mentionna Ibn Taymiya concernant certains Tatars qui adoraient des poupées et du feu.



[1] Note : Ces choses furent interdites ou obligatoires à leurs insu, ils ne savaient pas qu’ils commettaient des interdictions ni qu’ils délaissaient des obligations.

[2] Note : Ceci est exact : il est imposable à tout être humain d’avoir Foi en la prophétie de Mouhammad, que la Paix d’Allah soit sur lui.

[3] Note : Ceci est faux : il n’est pas imposable à tout être humain de connaître toute les lois du prophète, que la Paix d’Allah soit sur lui.

Partager cet article
Repost0
31 juillet 2011 7 31 /07 /juillet /2011 06:06

Les branches de l’Islam


C’est tout ce dont l’ignorance ou l’abandon n’entraîne pas l’ignorance de l’Unicité d’Allah ou l’insoumission à la Loi enseignée par Son messager Mouhammad, qu’Allah le bénisse et le salue ; et cela inclus entre autre tout ce qui a été objet d’abolition ou d’abrogation par Allah, et qui différa d’un prophète à un autre, ou qui ne peut être connu que par le biais du message d’un prophète.


Allah a dit « A chacun de vous Nous avons assigné une législation et un plan à suivre. » Sourate 5 verset 48.

 

Exemple de cela : Le nombre de prière par jour, la manière de prier, les mouvements à y faire, la direction vers laquelle se tourner, l’obligation de la Zakât, le montant et la période de celle-ci, l’obligation du jeûne du mois de Ramadan, le nombre de ses jours, ce qui l’invalide etc. Et ainsi pour tous les rituels prescrits par Allah, qui ne peuvent être devinés par l’être humain mais qui au contraire nécessite d’être pratiquées sur base d’instruction révélées par Allah et transmises par un messager.


La règle est que : connaître toutes ces choses n’est pas une condition pour être un musulman, tant que l’on cherche à les apprendre, et la preuve de cette règle est qu’Allah a dit :

« Et c’est ainsi que Nous t’avons révélé un esprit [le Coran] provenant de Notre ordre. Tu ne savais ni ce qu’est le Livre, ni ce qu’est la Foi; mais Nous en avons fait une lumière par laquelle Nous guidons qui Nous voulons parmi Nos serviteurs. Et en vérité tu guides vers un chemin droit » Sourate 42, verset 52.

 

Mouhammad Al Amîn Chanqîtî à dit au sujet de ce verset : 

فهو صلوات الله وسلامه عليه ما كان يعرف تفاصيل الصلوات المكتوبة وأوقاتها ولا صوم رمضان ، وما يجوز فيه وما لا يجوز ولم يكن يعرف تفاصيل الزكاة ولا ما تجب فيه ولا قدر النصاب وقدر الواجب فيه ولا تفاصيل الحج ونحو ذلك ، وهذا هو المراد بقوله تعالى : { وَلاَ الإيمان } 

« Et donc, il [le prophète], que les prières d’Allah et Son salue soient sur lui, ne connaissait pas les détails des prières prescrites ni leurs heures, ni le jeûne du Ramadan, ce qu’il est permis d’y faire et ce qui n’y est pas permis ; il ne connaissait pas les détails de la Zakât, ce qu’il y est obligatoire, ni la quantité, ni le montant, ni les détails du pèlerinage etc. Et c’est ça que signifie « Tu ne connaissais pas ce qu’est le Livre ni la Foi »… » [Adhwâ’oul Bayân 7/180]


Ceci nous prouve donc que le prophète ignorait les règles de la prière, de la Zakât, du jeûne et des rituels en général jusqu’à ce qu’Allah les lui révèle, mais pourtant il était quand même musulman même avant de connaître ces choses.

 

Mais il n’aurait pas pu être musulman s’il ignorait que seul Allah mérite d’être adoré, que seul Allah a créé les cieux et la terre, que seul Allah dicte les lois de la vie par lesquels Il tranche des disputes des gens car cette connaissance est nécessaire pour connaître l’Unicité d’Allah.

 

Fait aussi partie des branches de l’Islam : les informations concernant les attributs de l’Être d’Allah qui n’indiquent pas en soit Sa Seigneurie ou Sa divinité, comme Ses Mains, Ses yeux, Son visages…etc. En effet, nous ne disons pas qu’Allah est le seul Seigneur et le seul vrai dieu à cause qu’Il a deux mains, un visage ou deux yeux… Mais nous disons qu’Il est le Seigneur et le seul vrai dieu parce qu’Il est tout puissant et qu’Il sait toute chose etc. Il y a donc une différence entre les attributs dont dépend la Seigneurie et la Divinité d’Allah ; et les attributs qui ne peuvent être connu que si Allah le révèle.


Et aussi : les informations concernant la description du jour du jugement, du châtiment de la tombe, de l’éternité du Paradis et de l’Enfer…etc. En effet, il n’est pas possible à un homme de connaître ces choses là ou de savoir qu’Allah possède ces attributs tant qu’Allah ne l’a pas révélé ; et le fait de les ignorer n’implique pas d’ignorer qu’Allah est Unique et Tout Puissant, Seul digne d’être adoré.

 

Allah a dit : « Il connaît leur passé et leur futur. Et, de Sa science, ils n'embrassent que ce qu'Il veut. » Sourate 2 verset 255.

 

Et Allah a dit dans la Sourate 17, verset 36 : « Et ne poursuis pas ce dont tu n'as aucune connaissance. L'ouïe, la vue et le cœur: sur tout cela, en vérité, on sera interrogé. »

 

Et Allah a dit dans la Sourate 7, verset 33 : « Dis: "Mon Seigneur n'a interdit que les turpitudes (les grands péchés), tant apparentes que secrètes, de même que le péché, l'agression sans droit et d'associer à Allah ce dont Il n'a fait descendre aucune preuve, et de dire sur Allah ce que vous ne savez pas". » 

 

Et Allah a dit dans la Sourate 5 verset 48 : « Et sur toi (Muhammad) Nous avons fait descendre le Livre avec la vérité, pour confirmer le Livre qui était là avant lui et pour prévaloir sur lui. Juge donc parmi eux d'après ce qu'Allah a fait descendre. Ne suis pas leurs passions, loin de la vérité qui t'est venue. A chacun de vous Nous avons assigné une législation et un plan à suivre. Si Allah avait voulu, certes Il aurait fait de vous tous une seule communauté. » 

 

Et Allah a dit dans la Sourate 42 verset 52 : « Et c'est ainsi que Nous t'avons révélé un esprit (le Coran) provenant de Notre ordre. Tu n'avais aucune connaissance du Livre ni de la foi; mais Nous en avons fait une lumière par laquelle Nous guidons qui Nous voulons parmi Nos serviteurs. Et en vérité tu guides vers un chemin droit, »

 

Mouhammad Al Amîn Chanqîtî à dit au sujet de ce verset :

قوله تعالى في هذه الآية الكريمة : { مَا كُنتَ تَدْرِي مَا الكتاب وَلاَ الإيمان } . يبين الله جل وعلا فيه مِنَّتِهِ على هذا النبي الكريم ، بأنه علمه هذا القرآن العظيم ولم يكن يعلمه قبل ذلك ، وعلمه تفاصيل دين الإسلام ولم يكن يعلمها قبل ذلك . فقوله : ما كنت تدري ما الكتاب : أي ما كنت تعلم ما هو هذا الكتاب الذي هو القرآن العظيم ، حتى علمتكه ، وما كنت تدري ما الإيمان الذي هو تفاصيل هذا الدين الإسلامي ، حتى علمتكه.  

« Lorsqu’Il dit dans ce noble verset « tu ne savais pas ce qu’était le Livre ni la Foi » Allah nous explique ici la grâce qu’Il fit à ce noble prophète, lorsqu’Il lui enseigna le Glorieux Coran alors qu’il ne le connaissait pas avant cela, et Il lui enseigna les détails de la religion de l’Islam qu’il ne connaissait pas avant cela. Donc, lorsqu’il dit « Tu ne savais pas ce qu’était le Livre » c'est-à-dire tu ne savais pas ce qu’est ce Livre, qui est le Glorieux Coran, tant que Je ne te l’avais pas appris. Et tu ne savais pas ce qu’est la Foi, qui contient les détails de cette religion Islamique, tant que Je ne te l’avais pas apprise. » [Adhwâ’oul Bayân 7/180]


On ne peut donc connaître d’Allah que ce qu’Il veut, et si Allah n’avait pas révélé à Ses serviteurs qu’Il possède deux Mains, personne n’aurait pu le deviner de son propre intellect. Il n’est également pas possible de connaître le nombre de prières, ni la façon de les faire, ni même qu’elles sont obligatoires tant qu’Allah ne l’a pas révélé à Son prophète et que ce dernier nous l’ait transmit. Il n’est pas possible de connaître l’obligation de la Zakât ni son montant, ni son moment tant qu’Allah ne l’a pas révélé. Il n’est pas possible de connaître le jeûne ni le mois du jeûne ni sa durée tant qu’Allah ne l’a pas révélé.

 

Il n’est également pas possible de savoir que la viande de porc ou le vin ou les jeux de hasard sont interdis, tant qu’Allah ne l’a pas révélé à Son messager et que ce dernier le transmette.

Partager cet article
Repost0

 

Tahakoum

 

  Le-Takfir-copie-1.jpg

 

  notion-de-base.jpgfleche2.jpg

  fleche.jpgReponse-aux-ambiguites.jpg

 

Comprendre l'Islam avec facilité

 

Comment se reconvertir a l'Islam

Recherche

  8365-حَدَّثَنَا فُضَيْلُ بْنُ عِيَاضٍ ، عَنِ الأَعْمَشِ ، عَنْ خَيْثَمَة ، عَنْ عَبْدِ اللهِ بْنِ عَمْرٍو , قَالَ : يَأْتِي عَلَى النَّاسِ زَمَانٌ يَجْتَمِعُونَ وَيُصَلُّونَ فِي الْمَسَاجِدِ وَلَيْسَ فِيهِمْ مُؤْمِنٌ. [مستدرك الحاكم برقم ٨٣٦٥]


Foudhayl Ibn Iyadh nous   rapporte, d’après Al-Amach, d’après Haythama, d’après Abd’Allah Ibn Amr   -qu’Allah les agrée- qui a dit : « Viendra au gens une époque ou il se rassemblerons et prierons dans les mosquées sans qu’il n’y est parmi eux, un seul croyant. » (Musulman Authentifié et rapporté par Al-Hakim n°8365, Ibn Abi Chayba n°30992, Kanz Al-Oumal n°31109, Al-Ajouri dans Al-shari’a page 87, Faryabi dans Sifat Al-Mounafiq n°101

 

30244- حَدَّثَنَا وَكِيعٌ ، عَن مُوسَى بْنِ عُبَيْدَةَ ، عَن وَهْبِ بْنِ وَهْبٍ ، عَن سَعِيدِ بْنِ الْمُسَيَّبِ ، عَن عُمَرَ ، أَنَّهُ كَانَ يَقُولُ إذَا اسْتَلَمَهُ يَعْنِي الْحَجَرَ : آمَنْت بِاللهِ وَكَفَرْت بِالطَّاغُوتِ. [مصنف ابن ابي شيبة برقم ٣٠٢٤٤]

 

Wakihrapporte, d’après Moussa Ibn Oubayda, d’après Wahb Ibn Wahb, d’après Saïd Ibn Al Moussayib, que Omar Ibn Al Khattab -qu'Allah les agrées- lorsqu’il touchait la pierre noir, disait : « J’ai Foi en Allah et je mécroie au Taghout » Rapporté par Ibn Abi Chayba dans sont Moussanaf n°30244 et n°16044

 

3518- حَدَّثَنَا حَاتِمُ بْنُ إسْمَاعِيلَ ، عَنْ جَعْفَرٍ ، عَنْ أَبِيهِ ، قَالَ : كَانَ عَلِيُّ بْنُ الْحُسَيْنِ يُعَلِّمُ وَلَدَهُ يَقُولُ قُلْ آمَنْت بِاَللَّهِ وَكَفَرْت بِالطَّاغُوتِ. [مصنف ابن ابي شيبة برقم ٣٥١٨]

 

Hatim Ibn Ismaïl rapporte d'après jaffar, d'après sont père qui dit: « Ali Ibn Al Housseyn -qu'Allah les agrées- enseignait a son fils ces paroles : « Dis : J’ai cru en Allah et mécru au Taghout. » Rapporté par Ibn Abi Chayba dans sont Moussanaf n°351

 

 

Mouadh Ibn Jabal –qu’Allah l’agrée- a dit : « J’accepte la vérité de quiconque l’apporte même si c’est un mécréant ou un pervers, et méfiez vous de l’égarement du sage, ils ont dis : comment savoir lorsqu’un mécréant dit une parole de vérité ? Il dit : la vérité est lumière. » Authentique rapporté par Abou Daoud n°4611 (202/4) Al-Hakim n°8422 (4/507) Bayhaqi n°20705 (10/210) Dhahabi 1/405 Majmoû‘Al Fatâwâ

Catégories